Bien qu'il soit dédié au seigneur de la guerre romain, Mars est désormais le mois de la femme. Une période où elle s'émancipe davantage. En vérité, elle est une Athéna, oui la déesse de la guerre et de l'art, si on se réfère à la mythologie grecque. Cependant, nous sommes à Madagascar. La femme a également une importance capitale dans ce pays parfois jugé patriarcal, pourtant, presque dans toute l'ile, les règles de succession des souverains sont matriarcales. Sakalava, merina, antakarana et autres groupes ethniques, le successeur est le neveu du souverain, le fils de la soeur.
La femme est la source de la vie, elle accompagne toujours son mari. Les premières bonnes conseillères des grands monarques étaient leurs mères, leurs soeurs, ou leurs épouses. Andrianampoinimerina avait des femmes autour de lui, ce qui l'a rendu puissant. Les rois antakarana avaient Tsimatahodrafy connu sous le nom de Dady Moasy. Mais à présent, avec le soi-disant développement, la femme est devenue un décor. La société malgache devient de plus en plus machiste, oublie les travaux intellectuels effectués par les viavy. Par ailleurs, le féminisme est mal traduit. Le " hasim-behivavy ", littéralement la valeur de la femme est mal compris par certains.
Miralenta, cette expression maintes fois remise à la table des débats semble mise de travers. La culture malgache considère les dames. Les antsa sakalava en sont la preuve. Les chanteurs traditionnels les appellent Andriambavy, les déesses. Celles qui harmonisent la société, sources de la paix et de la tranquillité. Celles qui sèchent les larmes des grands-hommes qui se cachent pour pleurer. Ce n'est pas par hasard si un grand traditionaliste de Madagascar avance que le mot reine en francais vient du mot malgache reny !
La prospérité des royaumes malgaches était du temps des reines. Sans parler des trois Ranavalona, de Rasoherina, qui ont régné humblement ; dans les autres régions, des reines ont rendu prospère leurs territoires. Ravahiny, Tsiomeko, Safy Mozongo, Binao, Soazara sont des figures emblématiques, des icônes voire des références inspirantes au XIXe siècle. D'autres ont repris le flambeau en l'occurence Gisèle Rabesahala, la dame rouge, communisante anticolonialiste, Fatima Achimo, la première femme sénatrice du temps de Tsiranana, Jeanne Befatoma, la première institutrice de la région septentrionale, Clarisse Ratsifandriamanana et Esther Randriamamonjy deux écrivaines de qualité. Ce ne sont que des aperçus des " ampela mahery ", des guerrières qui se sont engagées pour l'intérêt suprême de la patrie. Un grand hommage à toutes les grand-mères, les mamans ainsi que les soeurs qui se battent pour le bien de leurs progénitures !