" Ts ék " et " Tsy aiko ", à travers ces quatre mots pour dire " je ne sais pas ", ce sont deux mondes qui se télescopent. Il y a eu d'abord le " vary amin'anana ", le fait d'utiliser des mots français dans les discussions courantes, même officielles ces derniers temps. Ressenti comme une véritable saignée par les défenseurs de la langue malgache.
Puis avec le boom d'Internet, les raccourcis et les compressions lexicaux. Les défenseurs de la langue malgache ont repris de la voix, criant à l'hérésie. Surtout que cela touche particulièrement les jeunes. Plus ailleurs qu'à Madagascar, les institutions publiques en charge de l'éducation et de l'enseignement ont paniqué.
Face à la montée de ce nouveau langage, celui du 2.0. De plus, s'ajoutent ces " smileys " qui font perdre la boule à l'ancienne école du stylo à bille et de l'équerre, la vague a tout simplement été impossible à arrêter. Pourtant, un autre secteur a réussi à adapter son champ lexical à ces mutations de la langue malgache.
" Fy-deliko ", " Ts'art ", " Amin'ilay Oui " " Lomaï " et des centaines d'autres, le commerce a réussi à tirer son épingle du jeu. Nom d'une célèbre marque de fromage, d'une boisson réjouissante, d'un magasin de produits cosmétiques... Personne n'a rien vu venir, d'un autre côté il fallait s'y attendre. Que ce langage associé au numérique ait pu jouer les arbitres dans ce tir à la corde entre les conservateurs purs jus et la tendance du moment. Quand la langue se fait économie.