Le Nigérian Clinton Chilokwu subit les conséquences de la guerre en Ukraine. Venu à Kiev pour intégrer une académie de football, le jeune garçon a dû quitter en urgence le pays. Arrivé en France en mars 2022, toujours mineur, il a été accueilli dans une famille et intégré dans le club sportif local. Mais la préfecture a refusé de lui accorder un titre de séjour, et il est désormais sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), une " injustice " selon ses proches.
Sa voix est éteinte, son corps épuisé physiquement et mentalement : Clinton Cholikwu continue d'entrainer les enfants du club d'Agon-Coutainville mais le moral n'est pas bon.
" Je suis triste, j'ai mal à la tête, je ne suis pas bien mentalement, parce que je réfléchis beaucoup à ça ", nous dit-il.
Au niveau du club de football, Clinton Cholikwu a intégré l'équipe première, anime ses séances d'entrainement et a des propositions pour devenir animateur. Thomas Desperriers est coordinateur de l'association sportive : " Compte tenu de son intégration très rapide au sein des clubs, de sa volonté, l'injustice est un mot bien français. "
Arrivé en mars 2022, Clinton Cholikwu a suivi le processus d'intégration proposé aux réfugiés venus d'Ukraine. Mais son dossier a été refusé, car il n'avait pas de titre de séjour ukrainien, titre qui allait être renouvelé lorsque la guerre a éclaté. Maitre Hourmant, qui défend le jeune adulte, a déposé un recours :
" Ce qu'on avance est qu'il avait quand même des perspectives d'insertion. Il a obtenu une inscription dans un centre de formation, il a pu signer un contrat d'apprentissage avec un club de foot... "
La préfecture de la Manche qui a rejeté le dossier n'a pas à justifier ses décisions. S'il dit " rester positif ", Clinton Cholikwu à l'obligation de quitter le territoire français au plus tard le 25 mars. D'ici-là, les soutiens du jeune footballeur comptent multiplier les actions.