À Goma, un avion chargé de 35 tonnes d'aide humanitaire s'est posé vendredi 17 mars en provenance du Danemark. Après un premier, arrivé le 10 mars, il s'agit du deuxième chargement de l'Union européenne pour répondre à l'urgence humanitaire due aux conflits dans l'est de la RDC, notamment dans la province du Nord-Kivu, déchirée par les combats et qui a fait plus de 800 000 déplacés.
Une petite heure de retard et les 35 tonnes d'aide humanitaire sont arrivées à Goma. En bas de l'avion, les différentes ONG et agences humanitaires étaient là pour commencer le déchargement. " On devrait en avoir pour quatre à six heures ", expliquent les membres de l'équipage. Il faut dire que le gros porteur Boeing 647 était particulièrement rempli, notamment avec du matériel médical, pour lutter contre la malnutrition ou encore de quoi aménager des abris.
Sur le tarmac, les humanitaires présents se réjouissent de ce pont aérien pour desservir Goma, une ville où le ravitaillement est compliqué. Plusieurs routes sont coupées et une grande partie du fret doit passer par le Rwanda.
" Si on avait dû tout faire venir en bateau, explique le logisticien de l'Unicef, nous aurions pu attendre plusieurs mois, pour certains des produits que nous avons pu embarquer dans cet avion. " L'Unicef avait déjà réceptionné près de 15 tonnes de matériel lors de la première rotation la semaine dernière.
Besoins immédiats face au climat et aux arrivées constantes
Cette aide répond à des besoins immédiats. Un responsable du HCR présent aussi sur le tarmac ce matin me disait qu'il devait récupérer plusieurs tonnes de couvertures. " C'est indispensable cette rapidité alors qu'on est plein dans une crise humanitaire, explique-t-il. On va pouvoir rapidement distribuer ces couvertures dans les camps de déplacés. "
Car à Goma, les températures sont fraîches et la météo est capricieuse : c'est sous la pluie que se fait ce déchargement.
En plus, les camps enregistrent chaque jour de nouvelles arrivées, des familles qui fuient les zones de combats dans le Nord-Kivu. Selon les agences humanitaires, il y a eu plus de 800 000 déplacés dans la province depuis un an et près de 300 000 sont actuellement réfugiés dans la zone de Goma.