Cote d'Ivoire: Bruit autour de la convocation de Damana Pickass - Que veut le PPA-CI ?

Une conférence de presse en urgence pour prendre à témoin l'opinion nationale et internationale. Justin Koné Katinan, porte-parole du Parti des peuples africains Côte d'Ivoire PPA-CI), était hier après-midi face à la presse, pour dénoncer ce qu'il qualifie d'acharnement contre des militants, notamment la nouvelle convocation de Damana Adia Pickass et Ikpo Lagui, tous deux membres du parti de Gbagbo. Justin Koné Katinan crie au loup pourtant il n'en est rien.

La nouvelle convocation de Damana Adia Pickass et Ikpo Lagui ne survient que dans l'ordre normal des choses pour la simple et unique raison qu'ils sont tous deux sous contrôle judiciaire. Ainsi donc, pour les besoins de l'enquête, ils peuvent être convoqués à tout moment. Ce qui est dans l'ordre normal des choses contrairement à ce que pensent le PPA-CI et son porte-parole.

Pour rappel, les sieurs Damana Adia Pickass et Ikpo Lagui ont été inculpés, vendredi 24 février 2023, placés sous contrôle judiciaire et laissés en liberté provisoire. Ils ont été inculpés pour leur implication dans l'attaque du camp militaire du deuxième bataillon projetable, situé à Anokoua Kouté dans la commune d'Abobo, survenue dans la nuit du 20 au 21 avril 2021, aux environs de 1 h du matin. Le camp a essuyé des tirs nourris de plusieurs assaillants lourdement armés. Trois décès et un blessé par balles ont été dénombrés.

Des interrogatoires et auditions de ces personnes, il ressort que cette attaque est le fruit d'une conspiration entre combattants ivoiriens et libériens. De plus, précise le procureur de la République, les éléments de l'enquête laissant croire à l'implication de Damana Adia Pickass et Ikpo Lagui dans les faits poursuivis, ces derniers ont été convoqués par le magistrat instructeur pour être entendus. " En dépit de l'extrême gravité de ces faits, ils ont été inculpés placés sous contrôle judiciaire et laissés en liberté provisoire ", précise le communiqué du procureur.

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On imagine donc aisément que la nouvelle convocation de ces deux militants du PPA-CI obéit au fonctionnement normal de la justice et non à un harcèlement des cadres d'un parti de l'opposition. Qui, comme tout Ivoirien, sont des justiciables. En réalité, il faut se poser la question de savoir ce que veut vraiment le parti de Gbagbo. Car voici des gens qui donnent dans la manipulation, à la provocation qui appelle leurs militants à se préparer pour un match retour, qui invite leur militant à accompagner Damana Pickass lors de sa convocation. Une sorte de défiance à l'autorité judicaire.

Qui a décidé d'inculper 26 d'entre eux pour trouble à l'ordre public. Sans se remettre en cause, le PPA-CI crie au loup et parle d'harcèlement judicaire dont serait victime ses membres. Ce qui est loin de refléter la réalité. Les charges qui pèsent sur Damana Pickass sont lourdes. Le communiqué du procureur de la République est clair. Il est impliqué dans une tentative de déstabilisation du pays. En temps normal, il doit être en prison. Plutôt que crier sur tous les toits, les avocats du PPA-CI devraient chercher à innocenter leur client.

C'est sur ce terrain qu'ils sont attendus et non dans les salles de conférences pour raconter des contre-vérités et passer sous silences les propos que certains de leurs militants tiennent et qui sont passibles de poursuites judiciaires. Pour preuve, le week-dernier, dans un village de Didiévi Odette Lorougnon, vice-présidente du parti de Gbagbo s'est fendue d'une déclaration inique et totalement injurieuse à l'égard du chef de l'Etat, des propos qui choquent des Ivoiriens. Il a présenté les militaires ivoiriens qui avaient été arrêtés au Mali comme des mercenaires.

Alors que ces derniers, selon des déclarations du secrétaire général de l'ONU et des autorités ivoiriennes étaient en mission dans le cadre La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Après cette sortie maladroite, quoi de plus normal réagissent et interpellent les uns et les autres, comme pour signifier que personne n'a le monopole de l'insulte dans ce pays.

Que dire des militants qui sont en prison. Sont-ils oui ou non coupable d'une infraction ?

Au lieu de ruer dans les brancards, le Ppa devrait revoir son logiciel politique d'une pauvreté avilissante qui ne connaît que la violence. S'il donne dans provocation, il devait s'attendre à assumer les conséquences.

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