Congo-Kinshasa: Sur décision de la Haute Cour Militaire - Les armes et munitions saisies chez Mwangachuchu sous examen

Des experts en balistique, des armuriers et autres spécialistes probablement requis par l'Auditorat général des FARDC, ont entrepris la mission d'identifier tous les objets saisis chez le prévenu Edouard Mwangachuchu. Cette mission délicate consiste à les identifier pièce par pièce par rapport à leurs caractéristiques techniques, ainsi qu'à leur usage militaire. Car, la Haute Cour Militaire tient, à ce stade du procès, à s'assurer qu'il s'agit bel et bien des effets militaires dont la détention obéit aux conditions prescrites dans le Code judiciaire militaire congolais.

La commission technique mise sur pied par l'Auditorat général entend fournir à la Haute Cour Militaire à l'audience du 22 mars prochain, toute la lumière sur ces matériels militaires et qui étaient enterrés dans la ferme du député national. Et ceux retrouvés dans sa maison de la Gombe. Ce rapport technique, attendu avec beaucoup d'impatience, permettra certainement aux membres de la composition de jauger le niveau de dangerosité du prévenu dans cette affaire où il est poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, détention illégale d'armes et munitions de guerre et incitation des militaires à commettre des actes contraires à la discipline et à la loi.

A l'Auditorat général, la tâche paraît facile, surtout que les experts commis à l'identification des armes et munitions possèdent une longue expérience en la matière, et qu'il est impossible qu'ils puissent se tromper sur la nature de chaque objet saisi. Il est vrai que quand un expert en balistique parle d'une arme d'assaut AKA 47, il ne peut pas la confondre avec une canne de parapluie ou de parasoleil. Ou quand on identifie des balles comme étant des munitions de calibre 9 ou de 11 millimètres, aucune confusion n'est possible avec des arachides ou des haricots. En tout état de cause, les armes restent des armes de guerre et non, des jouets pour enfants. Et les épaves les armes de guerre sont identifiables comme des pièces ayant appartenu aux matériels militaires.

C'est à ce titre que l'audience du 22 mars promet d'être révélatrice de nombreuses vérités sur l'arsenal militaire découvert au Nord-Kivu et Kinshasa/Gombe. La Haute Cour Militaire ne se limitera pas seulement à l'identification des armes et munitions de guerre, mais certainement à la provenance de ces effets militaires, dont on ignore comment ont-elles été acquises par le député national.

En attendant que le procès en flagrance du prévenu Mwangachuchu s'engage dans l'instruction proprement dite, les membres de cette haute cour entendent clarifier chaque inculpation retenue contre le prévenu. Il est vrai que cette grave affaire va requérir l'audition de certains témoins qui sont prêts à apporter un certain éclairage pour asseoir la conviction des juges. Ils auront à défiler devant le prétoire de la Haute cour.

La comparution du commissaire principal Mushamalirwa, actuellement en état de détention, et qui est inculpé dans cette même affaire, comme un officier supérieur de la police qui obéissait aux ordres du président national du CNDP, promet d'autres révélations troublantes aux juges de la haute cour.

Au stade actuel, on ignore si dans cette affaire, le greffe de la haute juridiction militaire a enregistré une demande de réparation des préjudices subis par quelques parties civiles.

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