Le décor de la quatrième phase des consultations de paix pour un règlement pacifique de la crise sécuritaire en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu est planté depuis hier dans la cité de Naivasha, à une centaine de kilomètres de Nairobi, au Kenya. Les préparatifs de "Nairobi IV", ainsi qu'on l'appelle, font l'objet d'un atelier qui devrait prendre trois jours, avec la participation des délégués de la présidence de la République Démocratique du Congo, de la Facilitation kenyane, du Secrétariat technique de l'EAC (East African Community/Communauté de l'Afrique de l'Est) et de la Monusco (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo).
On laisse entendre que l'ordre du jour des travaux préparatoires de Naivasha porte sur les critères de sélection des participants en provenance des groupes armés, l'élaboration du programme de chaque étape à retenir, les questions logistiques et budgétaires ainsi que les matières à traiter lors de la quatrième phase des consultations, prévues en territoire congolais. Ces consultations, indique-t-on, devraient être éclatées en plusieurs segments à organiser respectivement à Kinshasa, Goma, Bunia et Bukavu.
Il est prévu quatre panels correspondant aux différents thèmes de travail, au terme desquels devrait être produit un rapport à présenter au Facilitateur, à savoir l'ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta, qui le soumettra à son tour à l'appréciation des chefs d'Etat de l'EAC (Est African Community).
Les observateurs forment l'espoir de voir Nairobi IV être porteur des résultats plus significatifs en termes de retour d'une paix durable dans les parties Nord, Est et Sud de la République Démocratique du Congo, en raison de la totale implication de la communauté internationale dans la recherche des voies et moyens visant à mettre fin à l'agression du Rwanda contre son voisin, par le biais de son bras armé, le M23.
C'est le lieu de rappeler que la délégation présidentielle congolaise à Naivasha est conduite par Serge Tshibangu, Haut Représentant du Chef de l'Etat chargé du processus de Luanda et Nairobi. Sa mission va consister à apporter son expertise aux travaux, dans le respect des consignes déjà appliquées lors des trois premières phases des consultations de Nairobi I, II et III, à savoir l'adhésion des groupes armés internes au P-DDRCS (Programme de Désarmement, Démobilisation, Réintégration Communautaire et Sociale), au principe des consultations et non négociations.
Il convient de signaler également l'organisation des consultations en RDC et à Nairobi, en marge des trois premières phases, avec la participation d'une cinquantaine de groupes armés internes favorables au désarmement et à la démobilisation ainsi des délégués de la Société civile et des communautés locales.