Amnesty International appelle dans un communiqué publié mercredi 17 mars les autorités à " annuler les condamnations contre les journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou ". Le même jour, le rédacteur en chef de " L'Alternative " et le directeur de publication du même journal ont été condamnés à trois ans de prison ferme et à trois millions de francs CFA d'amende.
Les autorités togolaises reprochent à Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou d'avoir, en 2021, tenus des propos outrageants envers les ministres du Commerce et de la Justice et diffusé des fausses informations dans une émission retranscrite sur Youtube.
Pour Samira Daoud, directrice du bureau Afrique de l'Ouest et Centrale d'Amnesty International, cette décision est " un signal inquiétant contre la liberté d'expression ". Elle condamne une condamnation " très lourde et complètement disproportionnée ", qui n'est " pas conforme aux principes du droit international et des droits humains, qui prévoient que les infractions d'outrage et de propos mensonges, même quand ils sont caractérisés, ne devraient jamais faire l'objet de peines de prison. "
Les autorités togolaises ont lancé un mandat d'arrêt international contre les deux journalistes condamnés, actuellement hors du pays. Amnesty appelle les pays qui seraient concernés par ce mandat d'arrêt à ne pas l'exécuter, " compte tenu du risque élevé pour les journalistes de se retrouver en détention ", une détention que l'ONG estimerait " arbitraire " dans la mesure où " elle repose sur une condamnation extrêmement lourde pour de simples délits de presse. "