Jean-Bernard Ndongo Essomba s'est éteint ce vendredi 17 mars à l'hôpital de Yaoundé, au Cameroun. Âgé et malade, le député originaire de la région centre était à la tête du groupe parlementaire du RDPC dès 1992. Mais la politique ne suffit pas à le résumer. Jean-Bernard Ndongo Essomba était avant tout un grand négociant de cacao. Au point que du temps de sa splendeur, on le surnommait le " roi du cacao ". Portrait.
Les producteurs de cacao de la région centre l'avaient surnommé " Ndongo cacao ". Dans les années 1970, le jeune négociant arpentait les campagnes et payait rubis sur l'ongle les fèves qu'il allait chercher lui-même, se levant dès trois heures du matin pour commencer sa journée, raconte un responsable de la filière qui l'a bien connu.
Ce bourreau de travail, scrupuleux sur la qualité, s'attire vite une réputation de solidité et de sérieux. Ses affaires grossissent. Dans les dernières années, il négociait jusqu'à trente mille tonnes de cacao par an.
Aujourd'hui encore, Jean-Bernard Ndongo Essomba est une référence note un professionnel de la filière. Le plus grand et le plus prestigieux de tous les négociants indépendants, c'est-à-dire, non affiliés à une multinationale étrangère.
Il y a une dizaine d'années, il avait commencé à passer la main à son fils, tout en se rendant chaque matin dans ses bureaux de Yaoundé. Le " roi du cacao " était aussi devenu un baron de la politique. Membre du RDPC depuis sa fondation, il est élu député une première fois en 1992 et devient chef du groupe parlementaire. Depuis un an, sa société était en veille, tandis que son fils reprenait sous une autre appellation le flambeau paternel.