Un peu plus de 4,6%. C'est le poids de l'Afrique dans le commerce du poisson. Un paradoxe au regard des potentialités halieutiques énormes du continent. Face à l'urgence de créer une dynamique régionale afin d'améliorer l'accès à la commercialisation du poisson dans les marchés internationaux et africain, la COMHAFAT (Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les Etats africains riverains de l'océan Atlantique) et Infopêche (Organisation intergouvernementale d'information et de coopération pour la commercialisation des produits de pêche en Afrique) ont organisé pour la 2ème année consécutive, un séminaire régional. Et ce, promouvoir le commerce des produits de la pêche et de l'aquaculture sur le continent.
A l'ouverture des deux jours de travaux, jeudi 16 mars 2023 au Plateau, le ministre des Ressources animales et halieutiques Sidi Touré, a souligné que le commerce des produits de pêche est un des rares domaines où la participation des pays en développement est en constante croissance. " L'Afrique a besoin de bonnes statistiques de ses flux commerciaux pour prendre les décisions appropriées en faveur du secteur des prêches ", a-t-il fait savoir. Avec la mise en place progressive de la Zone de libre échange continentale africaine, a-t-il relevé, la coopération commerciale interafricaine est appelée à se développer davantage et " les produits de la pêche ne doivent pas rester en marge ".
Selon le secrétaire exécutif de la COMHAFAT Benabbou Abdelouahed, le faible poids de l'Afrique dans le commerce mondial du poisson est la conséquence de la persistance d'obstacles au commerce intra et inter régional du poisson et des produits de la pêche. " Le déficit en infrastructures, la qualité des services, les obstacles tarifaires et non tarifaires, la faiblesse des circuits commerciaux, les exigences en matière de normes des produits et de contrôle sanitaire et la lourdeur des procédures administratives sont autant de goulots d'étranglement qui freinent l'essor et la promotion du commerce des produits halieutiques dans nos pays ", a-t-il énuméré. Des propositions concrètes sont donc attendues pour lever ces contraintes.
L'objectif principal de l'atelier régional, a expliqué Shep Helguilè, directeur d'Infopêche, est le renforcement des compétences des acteurs du secteur de la pêche et de l'aquaculture pour mieux maitriser les instruments internationaux de gestion durable des pêcheries et de commerce des produits de pêche, avec la finalité d'avoir un meilleur accès de leurs produits vers les marchés porteurs, notamment internationaux.