Les produits exposés dans le stand de la Coopérative agricole d'Arivonimamo (CoAgri), transformatrice des produits du terroir, ont intéressé les visiteurs de l'événement Safe.
Cette Petite et moyenne industrie (PMI) en agroalimentaire produit du ketchup, de la sauce barbecue, de la confiture, de la confiture salée, de la sauce chili, de la sauce fromagère, de la sauce huitre, de la sauce pour chips. " Nos produits sont 100% naturels. Notre particularité, c'est que nous travaillons avec des produits frais et des produits bio, pour assurer la qualité des produits finis. ", lance Harisendra Ravelonjatovo, responsable de transformation au sein de Coagri, qui tente de se faire une place sur le marché local.
Leurs produits sont déjà disponibles au niveau des supermarchés, des épiceries, des boutiques, des stations-service. " La concurrence est rude car les consommateurs sont encore habitués aux produits importés. Le défi est de gagner leur confiance, progressivement. ", affirme Harisendra Ravelonjatovo.
Coagri, composée à 80% de femmes, a commencé en tant que producteur, il y a des années. " Les produits sont périssables, d'où est venu l'idée de les transformer ", enchaine Harisendra Ravelonjatovo. Elle souligne l'importance de l'appui aux PMI. " Nous prions, l'État, de construire des infrastructures pour promouvoir ce secteur, de promouvoir les produits locaux. Nous contribuons au développement de l'économie, en travaillant avec des paysans et en proposant de bons produits aux consommateurs ", indique Harisendra Ravelonjatovo. Elle encourage les femmes entrepreneurs à ne pas baisser les bras
Miora Rakotoarisoa - " Le financement bloque des femmes à réaliser leur projet "
La société Jejoo qui s'est agrandie, depuis quelques années, est devenue une plate-forme de communication pour les femmes, grâce à la multiplication de ses canaux de diffusion et de ses activités. Jejoo qui se veut toujours être un outil d'éducation efficace qui contribue à l'épanouissement de la femme et des jeunes filles, porte la parole des femmes.
" Le financement est un obstacle aux femmes pour réaliser leur projet. Elles veulent faire quelque chose, mais elles ne disposent pas de budget ", indique Miora Rakotoarisoa, responsable de communication au sein de cette société. Le manque de ressources ne serait pas la seule contrainte des femmes.
" Beaucoup d'entre elles ont des projets, mais ils n'avancent pas, car elles pensent qu'elles ne disposent pas assez de ressources pour les démarrer. Par conséquent, des femmes sont devenues dépendantes et non produc- tives ", enchaîne Miora Rakotoarisoa. Elle souligne la nécessité de la facilité de l'accès aux prêts bancaire et aux financements, pour aider les femmes à démarrer leurs projets.
Rindra Heritiana - " Nous sommes victimes de chantage sexuel "
Le chemin vers l'entrepreneuriat est, parfois, semé d'embûche, pour les femmes. Les préjugés sur elles font que des partenaires, des bailleurs, leur ferment la porte. Rindra Heritiana, chef de laboratoire au sein de Andriantsoa byRobson group, une entreprise géotechnique et fondation, témoigne qu'elle a rencontré des difficultés dans les administrations, au tout début. " Il faut avoir des relations. ", lance-t-elle, avant d'ajouter, " si on ne connaît pas quelqu'un, on vous refusera des services et vous risquez des chantages sexuels ", déplore-t-elle.
Elle regrette le fait que les femmes soient considérées plus pour leur corps que pour leur compétence. " Ce sont souvent des femmes qui sont envoyées effectuer des négociations avec des clients, qui sont souvent des hommes. On vous exige de porter des tenues spéciales. ", enchaine-t-elle. Une telle situation est inconcevable pour cette géotechnicienne.
Démontrer qu'elle a autre chose que son corps, est devenu son combat. " Je veux prouver aux hommes que j'ai des potentialités et de la capacité à vendre ". Cette femme a su s'imposer dans son lieu de travail. Elle dirige une équipe d'homme, qu'elle n'a plus de difficulté à cerner.