Les acteurs de la presse sénégalaise se sont réunis, en conférence de presse, hier vendredi, dans l'après-midi, au siège du Groupe Walfadjri, pour dénoncer une nouvelle fois les arrestations dont les journalistes sénégalais sont victimes dans l'exercice de leur fonction. Au cours de cette rencontre, les acteurs ont annoncé une grande manifestation, le dimanche 19 mars prochain, pour exiger la libération de leur confrère Pape Ndiaye, actuellement en détention à la prison de Sébikotane.
Les acteurs des médias ne comptent pas laisser leur confrère Pape Ndiaye, journaliste-chroniqueur judiciaire à Walf TV, actuellement en prison. Lors d'une conférence de presse, organisée hier, par le Groupe Walfadjri au siège de l'organe éponyme, les professionnels de l'information ont annoncé une grande mobilisation, dimanche prochain, à partir de 14 heures, pour exiger la libération immédiate du journaliste, poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, délits de provocation d'un attroupement, d'outrage à magistrat, d'intimidation et de représailles contre "un membre de justice", de propos jetant le discrédit sur un acte juridictionnel et de mise en danger de la vie d'autrui.
Les différentes organisations de presse étaient présentes à cette rencontre initiée par le Groupe de presse employeur du chroniqueur judiciaire. Ibrahima Lissa Faye, président de l'Association des professionnels de la presse en ligne (APPEL), a appelé la corporation à plus de solidarité et invité les acteurs de la société civile comme Frapp, Africajom Center et Y'en marre etc. à se joindre au combat pour la liberté de la presse.
Lui emboitant le pas, Migui Maram Ndiaye, président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) promet qu'aucun moyen légal ne serait laissé en rade, pour faire sortir le journaliste de Walf de la prison, dans les meilleurs délais, avant d'inviter ses confrères à plus de responsabilité. "La place du professionnel des médias, ce n'est pas en prison, mais dans les rédactions. Nous allons nous battre, avec tous les moyens légaux possibles, pour que Pape Ndiaye puisse passer le mois de Ramadan avec sa famille. Par la même occasion, nous appelons à nos collègues à plus de responsabilité dans le traitement de l'information", a-t-il déclaré.
Quant à Moustapha Diop, directeur de Walf TV, il a déploré les conditions dans lesquelles "son collègue" a été mis aux arrêts et les multiples chefs d'accusation qui pèsent sur le chroniqueur judiciaire. Le journaliste croit que le Tribunal des pairs du Conseil pour l'observation des règles d'éthique et de déontologie (CORED) est plus adapté pour juger des dossiers comme celui de Pape Ndiaye. Pour justifier sa position, il a rappelé le cas du journaliste Madiambal Diagne qui avait, dans un article, accusé Abdoulaye Diop, ministre de l'Economie à l'époque de Wade, d'avoir eu des maisons au Canada. Ce différend, selon le directeur de Walf TV, a été jugé par ce Tribunal de l'instance dirigée aujourd'hui par Mamadou Thior.