" Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants ", disait l'écrivain français Jean D'Ormesson. Deux ans, jour pour jour, après sa disparition des suites d'un cancer dans un hôpital en Allemagne, le souvenir de l'ancien Premier ministre, Hamed Bakayoko, reste encore vivace dans les esprits des Ivoiriens, toutes tendances politiques confondues. Tant ses actions posées sont loquaces.
Durant une bonne partie de ses 56 ans de vie sur terre, l'ancien journaliste, acteur culturel et homme d'affaires, devenu une personnalité politique de premier plan dans son pays, a oeuvré sans cesse pour la cohésion sociale et le bien-être de ses compatriotes. HamBak a marché et a laissé des traces....dans tous les domaines de la vie sociopolitique du pays.
Homme du consensus, il était complimenté pour son sens poussé du dialogue et de la mesure. Jamais un mot de trop. Toujours un discours réfléchi, mais vrai. A l'image de son message, un véritable testament politique, aux jeunes de Bonoua, après les violences d'une rare intensité perpétrées dans cette localité en août 2020, lors de la désobéissance civile et du boycott actif, lancés par l'opposition pour empêcher la tenue de l'élection présidentielle de cette année-là.
En visite à Bonoua le jeudi 27 août 2020 pour apporter la compassion du gouvernement et le soutien du président de la République, Alassane Ouattara, aux victimes et aux parents des personnes décédées, il avait vivement déconseillé aux jeunes de se battre pour les hommes politiques. "Lorsque nous faisons nos arrangements politiques, nous ne vous associons pas. Donc ne vous détruisez pas en vous battant, car la politique a ses champs de bataille que sont les campagnes et les urnes" avait martelé l'ancien chef du gouvernement à un auditoire composé en majorité de jeunes.
Bien qu'étant un acteur politique majeur de Côte d'Ivoire, Hamed Bakayoko savait prendre de la distance avec les déviations de ce milieu, et surtout, en toute chose, il privilégiait les rapports humains au détriment des ambitions politiques disproportionnées. C'est pourquoi, il était l'un des rares hommes politiques, qui avait des amitiés dans tous les partis politiques significatifs de Côte d'Ivoire, du PDCI, son ancienne formation politique, au RHDP en passant par le FPI. Hamed Bakayoko savait compter des amitiés et appuis solides aussi bien dans le milieu de la politique que dans ceux de la culture, de la religion ou du sport.
Véritable self-made-man et touche-à-tout, Hamed Bakayoko était un enfant du peuple, qui entretenait une proximité légendaire avec les populations. Avec à la clé, une immense générosité rarement vue. Le coeur sur la main, il aidait tout le monde (acteurs politiques et de la société civile, artistes, citoyens ordinaires) sans arrière-pensée. Et surtout, il volait, avec son âme charitable, régulièrement au secours de démunis. De Séguéla à Abobo, en passant par les autres localités du pays, c'est à toute la Côte d'Ivoire que manque terriblement HamBak. "Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis ", soulignait le célèbre poète français Victor Hugo.
Pour ces hommes et ces femmes qu'Hamed Bakayoko rendait heureux, il sera éternellement présent dans leurs coeurs. Immortel Golden Boy, Etoile d'Etat, Excellence...HamBak forever!
