Rabat — Documentary Africa (DOCA), un fonds privé d'aide à la production de films documentaires en Afrique, a entamé des discussions avec les responsables du centre Yennenga de Dakar, dans le but d'aider les producteurs et les réalisateurs à franchir toutes les étapes de la postproduction, a déclaré à l'APS son administrateur, Mohamed Saïd Ouma.
De l'envoyé spécial de l'APS, Abdou Kogne Sall
"Nous sommes en pourparlers avec le centre Yennenga de Dakar pour voir, avec les petites enveloppes que nous donnons aux producteurs de films documentaires, comment leur permettre d'accomplir toutes les étapes de la postproduction", a-t-il dit en marge d'une table-ronde consacrée au financement de la production de films africains.
Cette rencontre fait partie de la première édition des Journées du cinéma panafricain, les "Roots Rabat 2023", qui ont eu lieu à Rabat, de dimanche à jeudi derniers.
Le centre Yennenga, fondé par le réalisateur sénégalais Alain Gomis, double lauréat (2013 et 2017) du Grand Prix du FESPACO, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, est un cadre de formation, de création et de fabrication de films.
"La postproduction est l'étape la plus difficile pour les producteurs africains, alors que nous donnons de petites enveloppes financières. L'idée que nous avons maintenant est d'envoyer les producteurs et les réalisateurs dans des lieux comme le centre Yennenga et leur permettre d'y faire toute la chaîne de la postproduction", a expliqué Mohamed Saïd Ouma.
Selon lui, la postproduction est une étape très complexe pour le continent africain parce qu'il y a très peu d'endroits où les réalisateurs peuvent se rendre pour tourner tout leur film.
"Ils sont souvent obligés de faire le montage dans un endroit, et l'étalonnage ailleurs", a expliqué l'administrateur de DOCA.
Le fonds qu'il dirige cherche, avec le centre Yennenga, à trouver un modèle qui pourrait être démultiplié ailleurs dans le continent en cas de succès, a-t-il dit.
Documentary Africa, basé au Kenya et opérationnel depuis 2019, est une initiative de producteurs, de réalisateurs et de professionnels africains et d'autres régions, qui veulent aider au développement du cinéma documentaire en Afrique, selon son administrateur.
"Le défi à relever réside dans sa pérennisation. Nous envisageons de collaborer avec des fonds publics et pourquoi pas, par exemple, avec le FOPICA du Sénégal ?" a-t-il indiqué.
Le FOPICA, le Fonds de promotion de l'industrie cinématographique et audiovisuelle, est placé sous la tutelle du ministère sénégalais de la Culture et du Patrimoine historique.