Ile Maurice: Décès du petit Ayaan Ramdoo en 2020 - La mère plaide coupable et réclame un procès séparé

Elle a plaidé coupable jeudi le 17 mars devant la cour intermédiaire et cela, pour avoir exposé son fils de deux ans au danger menant à son décès. Poursuivie sous une accusation formelle de "exposing a child to harm" aux côtés de la Dr Nesha Soobhug et du caporal Mohamad Moontajally Emambocus, qui répondent eux d'une accusation formelle d'entrave à la justice, la mère de la victime, Bibi Nawsheen Beeharry, a présenté une motion lors du procès. Celle d'avoir un procès séparé des deux derniers nommés. Cela, étant donné que les deux professionnels ont plaidé non-coupables.

Il est reproché à la mère de 26 ans d'avoir exposé son enfant, entre juillet et novembre 2020, à de la maltraitrance physique infligée par All Ashar Soobratee, qui est le beau-père de la victime, à Mosque Road, Midlands. Une accusation formelle a été retenue contre Bibi Nawsheen Beeharry.

Une accusation de "perverting the course of justice" a été déposée contre la Dr Nesha Soobhug, 31 ans, qui exerce dans le privé. Ses services auraient été retenus par la mère d'Ayaan Ramdoo et le conjoint de celle-ci et la Dr Soobhug aurait certifié le décès de l'enfant le 12 novembre 2020 à l'hôpital Jawaharlal Nehru, Rose-Belle, l'attribuant à des causes naturelles. Cela, malgré qu'elle ait été au courant du fait qu'une autopsie devait être pratiquée sur l'enfant pour connaître la vraie raison de son décès. Ce faisant, elle aurait empêché à la police de bien mener son enquête. La professionnelle médicale a retenu les services de Me Neelkanth Dulloo.

Le caporal Moontajally Emambocus, 55 ans, qui est représenté par Me Gavin Glover, Senior Counsel, aurait quant à lui failli à emmener le cadavre de feu Ayaan pour des fins d'autopsie et aurait ainsi permis à une personne non autorisée de certifier la cause du décès. Ce faisant, il aurait empêché à la police d'enquêter sur la cause du décès du mineur.

À la suite de la motion de Bibi Nawsheen Beeharry, la position de la poursuite, représentée par Me Arvin Ramsohok, est attendue le 31 mars. L'avocat fera savoir si aucune objection n'est émise quant à un procès séparé.

Retour sur ce drame...

Muhammad Ayaan Ramdoo est mort le 13 novembre 2020. Ses proches, dont sa tante maternelle, ayant appris son décès et soupçonnant un crime, alertent la police.

"C'est un proche du deuxième mari de ma soeur qui nous a envoyé des photos d'Ayaan avec des blessures. Effectivement, quand nous sommes allés chez ma soeur le soir, l'enfant avait des bleus au front et à la joue gauche. Questionnés, les suspects devaient nous dire que l'enfant avait fait une chute", avaient confié la tante et son mari qui disent que cela a éveillé leurs soupçons. De plus, la mère de la victime a tenu à effectuer les rites funéraires dans les plus brefs délais, soit le même jour. C'est alors que la tante décide de porter plainte, affirmant avoir vu des ecchymoses sur le corps de son neveu, lors des funérailles.

Ce qui permet aux forces de l'ordre d'arriver juste à temps pour stopper les funérailles et récupérer le cadavre en vue d'une autopsie. La Dr Shaila Prasad-Jankee, médecin légiste, attribue le décès à des blessures résultant d'actes de brutalité. La victime avait, d'ailleurs, plusieurs ecchymoses sur le corps et souffrait du syndrome de l'enfant battu. Et la police avait arrêté la mère biologique de l'enfant, le suspect qui a contracté le mariage religieux avec la mère de même que la femme médecin qui avait délivré le premier certificat de décès affirmant que l'enfant serait mort de causes naturelles.

Pressé de questions par la police, le beau-père, Sheik Mohammed All Ashar Sobratee, alors âgé de 22 ans, qui était accusé d'avoir battu à mort Muhammad Ayaan Ramdoo, devait concéder avoir donné des gifles et des coups de pied au petit dans un accès de colère, menant à la mort de l'enfant. Il écope pour sa part de 39 ans de peine d'emprisonnement.

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