Afrique de l'Ouest: Un rapport d'audit qui fait des vagues au Burkina Faso

Le rapport d'audit de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption au Burkina présenté récemment continue de susciter des réactions.

L'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption a récemment présenté un rapport d'audit mettant notamment en cause l'ancien président de l'Assemblée nationale. Les avocats d'Alassane Bala Sankandé contestent pour leur part les conclusions de l'audit. Celui-ci révèle d'importantes irrégularités dans la gestion financière de l'Assemblée nationale, de la présidence et la primature durant le mandat de l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré.

Surfacturations, missions fictives, paiements injustifiés, sorties irrégulières de carburant, passations illégales de marchés publics, octrois irréguliers d'avantages à certaines personnes... La liste des irrégularités que le contrôleur général Philippe Néri Nion a relevé dans son rapport d'audit est longue.

Rien que pour l'Assemblée Nationale, le rapport fait état d'un préjudice financier de quelques 13 milliards de francs CFA durant la période 2018-2021.

Vives protestations

Pour les avocats d'Alassane Bala Sankandé, qui assurait la présidence de l'Assemblée nationale à l'époque des faits, ces chiffres ne reflètent en rien la réalité. Selon eux il s'agirait d'un "règlement de compte politique".

Cet audit avait été ordonné par l'ancien président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba qui, à son arrivée au pouvoir en janvier 2022 à l'issue d'un putsch, avait promis de donner une nouvelle dynamique à la lutte contre la corruption.

Il avait demandé donc au contrôleur général de mener des investigations sur la gestion des sociétés d'Etats et des établissements publics. L'objectif : détecter d'éventuelles fraudes financières.

Les résultat de l'audit, rendu publics alors que Paul-Henri Damiba a lui-même été chassé du pouvoir et est actuellement en exil, soulèvent désormais la question des répercussions sur les membres du pouvoir Kaboré de l'époque et sur l'ancien président lui-même.

Dépolitiser l'administration

Quoi qu'il en soit, réunis en séance plénière hier jeudi, les députés de l'Assemblée législative de transition ont adopté un projet de loi sur la dépolitisation de l'administration publique et le renforcement de la méritocratie.

Il s'agit de renforcer la neutralité de l'administration publique et d'éviter les décisions, nominations ou recrutements partisans.

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