Après avoir dénoncé les agissements de certains "patrons" envers des travail- leurs étrangers dans le secteur manufacturier, le syndicaliste s'attaque cette fois aux propriétaires de salons de massage et d'esthétique.
Une rumeur de trafic humain à Vallée-Pitot ébranle la Toile depuis quelques jours. Une Malgache de 30 ans allègue avoir été forcée d'avoir des relations sexuelles avec un Mauricien qui lui aurait fait miroiter un projet d'apprentissage du métier d'esthéticienne. Le cas a été rapporté à la police mardi. "Enough is enough", martèle le syndicaliste Fayzal Ally Beegun qui estime que ce genre de cas devient répétitif et demande une intervention du Premier ministre pour revoir les conditions rattachées aux permis délivrés pour des salons de massage et d'esthétique.
C'est un cas de trop, soutient-il, en rappelant celui d'un salon de massage à Trou-aux-Biches. "Une jeune Bangladaise a allégué s'être retrouvée forcée à avoir des relations sexuelles avec des clients. Certains salons de massage et d'esthétique ne sont que des façades." Elle s'était rendue à la Jummah Mosque à Port-Louis pour chercher de l'aide. "On m'a appelé pour l'emmener à la Special Migrant Unit pour qu'elle puisse s'expliquer. Mais le temps que j'arrive à la mosquée, l'on m'a fait comprendre qu'elle avait disparu. Elle aurait reçu un appel et elle s'est précipitée hors de la mosquée. Cette situation est très grave."
Les recruteurs, avance-t-il, ciblent pour ces "emplois" deux pays en particulier, Madagascar et le Bangladesh. "Le contrat que l'on donne à ces jeunes filles à signer est souvent rédigé en anglais. Parfois, c'est dans leur langue maternelle, mais elles n'ont pas été à l'école et ne comprennent donc pas les termes utilisés dans ces contrats." Mais la question qui doit être posée est de savoir comment elles sont entrées dans le pays. "Quel permis leur a été délivré pour venir à Maurice ? Quelles preuves ont-elles eu à produire ? Est-ce que l'inscription à des cours d'esthétique peut ouvrir les portes sur Maurice ? Autant de questions auxquelles le bureau de l'immigration doit répondre."
Le syndicaliste revient au rapport de l'ONU sur l'exploitation des enfants paru cette semaine qui parle de "sugar daddies" qui exploitent des jeunes en difficulté financière, un nouveau phénomène à Maurice. "On est déjà pointé du doigt par l'ONU par rapport aux enfants et à l'exploitation des travailleurs étrangers. On ne doit pas salir encore plus l'image du pays." C'est pour cela qu'il demande au Premier ministre d'intervenir au plus vite. "Il faut qu'il annule les permis demandés pour les salons de massage et d'esthétique pour employer des travailleuses étrangères. Il faut arrêter cette politique de donner des permis à gauche et à droite. Il faut savoir pourquoi les Mauriciennes ne veulent plus faire ce travail." Le syndicaliste espère que sa requête ne tombera pas dans l'oreille d'un sourd.