Les Chagossiens et leurs descendants sont à ce stade toujours exclus des négociations entre Maurice et le Royaume-Uni sur l'exercice de la souveraineté sur l'archipel des Chagos.
C'est ce que confirme le président du Groupe Réfugiés Chagos (GRC), Olivier Bancoult, au lendemain de la communication conjointe des deux pays à l'issue d'un premier round de "négociations constructives". "Nous avons demandé à faire partie des échanges mais ils se déroulent jusqu'ici au niveau des autorités. Nous comprenons que certaines choses sont confidentielles mé éna zafer konsern nou ek nou bizin parti prénant", maintient-il. Le président du GRC dit comprendre que les discussions soient toujours au stade de la souveraineté et qu'il attend l'étape où il sera question de relogement et de réparation. "Les deux parties parlent d'entente et de progrès dans les échanges mais nous comprenons aussi qu'elles ne sont toujours pas arrivées à une solution pour notre droit de retour, de relogement et de réparation après toutes les souffrances endurées."
Vendredi, le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, James Cleverly, a fait un point de la situation après l'annonce écrite du 3 novembre 2022 sur l'entente entre Maurice et son pays pour entamer des négociations sur les Chagos. Plus tard dans la soirée, le compte rendu du Conseil des ministres mauricien a, à son tour, fait état de cette même communication officielle. Il ressort donc que des "négociations constructives" ont eu lieu les 23 et 24 novembre 2022, les 11 et 12 janvier ainsi que les 23 et 24 février 2023. Il est aussi précisé que les Premiers ministres des deux pays qui, rappelons-le, se sont parlé le 14 février, se sont félicités des progrès accomplis à ce jour et ont convenu de poursuivre les négociations en vue de parvenir à un accord dans les mois à venir.
S'il est dit que les discussions ont permis de renforcer la compréhension entre les deux parties et ont porté sur des questions liées à la poursuite du fonctionnement efficace de la base militaire conjointe du Royaume-Uni et des États-Unis à Diego Garcia, au relogement des anciens habitants de l'archipel des Chagos, au renforcement de la coopération sur une série de questions, telles que la protection de l'environnement et du milieu marin, l'amélioration de la sécurité et la lutte contre les activités illégales dans la région, une chose est claire : les deux pays peinent toujours à statuer fermement sur la souveraineté puisqu'il est toujours question de "territoire britannique de l'océan Indien (BIOT) / archipel des Chagos" dans leur communication conjointe.