Le parti de gauche radicale Les Combattants pour la liberté économique, l'EFF, troisième formation du pays et qui fête cette année ses 10 ans, appelle à une journée morte ce lundi 20 mars. Leur leader, Julius Malema, souhaite protester contre les coupures récurrentes de courant et réclamer la démission du président Cyril Ramaphosa. Une journée sous tension, depuis la diffusion d'une vidéo où des militants encouragent les commerces à fermer, " pour éviter les pillages ".
L'EFF et ses militants aux bérets rouges n'ont pas précisé les lieux ciblés, ni les types d'actions, afin de ne pas donner d'indications aux forces de l'ordre. Le chef du parti, Julius Malema, en appelle au droit de manifester, tout en restant assez évasif sur les risques de violences. " Nous ne voulons pas piller de magasins. Que vous ouvriez ou non, c'est votre problème, mais n'allez pas ensuite accuser l'EFF s'il vous arrive des choses lundi. Vous êtes prévenus. "
Les forces de sécurité sont en tout cas sur le qui-vive, alors que le souvenir des émeutes de 2021 reste encore vivace.
Un tribunal a par ailleurs autorisé les manifestations, tout en interdisant l'incitation à la violence et les tentatives d'intimidation. Et le président Cyril Ramaphosa a, lui aussi, mis en garde contre les débordements : " Le droit de manifester est inscrit dans notre Constitution, et c'est un droit pour lequel nous tous, Sud-Africains, nous nous sommes battus. Mais ce n'est pas un droit absolu, et les forces de l'ordre de notre pays seront là pour défendre les citoyens. "
Ce coup d'éclat de l'EFF pourrait aussi faire un flop, alors que le puissant syndicat des conducteurs de taxis a déjà annoncé ne pas y participer. Mais le parti pourra compter sur le fait que de nombreuses écoles et commerces seront de toute façon fermés ce lundi, puisque beaucoup de Sud-Africains font le pont jusqu'à mardi, jour férié dans le pays.