Bruno Nabagné Koné, ministre de la Construction et de l'Urbanisme, était hier l'invité du patronat ivoirien. Dans le cadre de sa tribune dénommée " Focus PND ", la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI) a invité le commissaire du gouvernement à venir informer et sensibiliser les entreprises sur les projets de son département et leur calendrier de réalisation. La rencontre a eu pour cadre le siège de la CGECI, au Plateau.
La Côte d'Ivoire, a indiqué Bruno Koné, enregistre un déficit de 600 000 logements. Pour résorber le problème, l'Etat doit construire entre 50 000 et 60 000 logements par an. Actuellement, les intentions de construction se chiffrent à 400 000. Pour le ministre, certes les constructions doivent tenir compte des avancements dans le domaine du bâtiment et surtout des technologies, mais la priorité du gouvernement est de construire de façon massive. " Nous avons un tel retard que nous n'avons d'autre choix que d'encourager la production massive. Bien évidemment nous prenons dans la mesure du possible ce qui est bon au plan technologique. Par exemple il est logique voire basique de construire les nouvelles cités avec la fibre ", a-t-il expliqué.
Le gouvernement, a-t-il poursuivi, a tiré les leçons des échecs passés dans le cadre de la construction de logements sociaux. Des dispositions ont été prises pour corriger certaines erreurs. Bruno Koné a ainsi reconnu que le gouvernement n'a pas toujours respecté sa part du contrat. En tout cas, pas dans le délai. Ainsi, des opérateurs ont construit des maisons sur des sites sans que les travaux de voirie, de réseaux et d'assainissement (VRD) ne suivent. Toute chose qui a freiné l'ardeur de ces opérateurs.
Autre sujet qui intéressait le patronat ivoirien, l'attribution de marché aux entreprises locales. Au lancement du projet, 47 entreprises ivoiriennes faisaient partie des opérateurs retenus. " A peine 15 existent aujourd'hui. Et aucune des 15 entreprises restant n'a été en mesure de construire 200 logements ", a-t-il affirmé. Il a ajouté que le souhait du ministère est de travailler avec tous ceux qui ont la capacité d'accélérer le processus. " Aujourd'hui, ce sont les entreprises étrangères qui construisent. Heureusement qu'elles sous-traitent avec les entreprises locales. Ce que nous encourageons d'ailleurs fortement ", a-t-il confié.
En tout état de cause, son département, a rassuré Bruno Nabagné Koné, travaille à supprimer toutes les formes de litige, et surtout à faire en sorte que les délais de délivrance des actes soient respectés.
Avant cette intervention du ministre de la Construction, Ahmed Cissé, président de la CGECI, est revenu sur le but de cette tribune instaurée par le patronat. " Comme vous le savez, le secteur privé joue un rôle primordial dans la mise en oeuvre du PND. Deux piliers majeurs lui sont consacrés et il est appelé à contribuer à plus de 74% du financement des 59 000 milliards de FCFA d'investissements prévus. Au regard de ces attentes à l'endroit des entreprises, nous avons initié, l'année dernière, cette série de rencontres dénommées " Focus PND " pour promouvoir les échanges entre l'administration publique et les chefs d'entreprises. Ces rencontres visent à renforcer le dialogue pour une mise en oeuvre effective et efficiente du PND dans ses différentes composantes ", a-t-il expliqué.
