Tunisie: Les arrestations de migrants subsahariens en baisse, mais les demandes d'aide en hausse

Près d'un mois après les propos polémiques du président, la situation s'est relativement apaisée pour les migrants subsahariens encore présents dans le pays. Dans un discours, Kaïs Saïed, avait dénoncé l'arrivée de " hordes de migrants " clandestins dans le pays. Des déclarations qui avaient encouragé les agressions et ouvert une chasse aux africains subsahariens vivant en Tunisie. Si certains pays comme la Côte d'Ivoire et la Guinée ont procédé à un rapatriement volontaire de leurs ressortissants, certains africains subsahariens ont choisi de rester en Tunisie et les associations signalent encore beaucoup de situations d'urgence sociale et près de 800 arrestations entre février et mars.

De nombreux migrants subsahariens restent encore dans des situations précaires selon plusieurs ONGs tunisiennes. Chaque jour, celles qui s'occupent habituellement d'assistance aux migrants, reçoivent encore des demandes d'hébergement d'urgence, des demandes qui avaient doublé juste après les propos de Kaïs Saïed.

L'aide juridique a été mobilisée sur des centaines de cas d'arrestations dont beaucoup restent encore non résolus avec de nombreux migrants condamnés à deux voire trois mois de prison pour séjour illégal sur le territoire. D'autres ont pu être relâchés sur la base des vices de procédure dénoncés par les avocats lors les arrestations. Des arrestations qui ont diminué ces derniers jours même si les autorités tunisiennes ne donnent toujours pas de chiffres. De nombreux étudiants subsahariens ont confié avoir pu reprendre leurs cours en présentiel.

En dehors de Tunis, la même urgence sociale est signalée du côté de Sfax à l'est du pays où le rythme des interpellations a aussi ralenti. Par contre, la ville fait face à la recrudescence de départs irréguliers en mer. La garde nationale tunisienne a annoncé ce samedi avoir secouru près de 635 migrants subsahariens dont les embarcations clandestines auraient fait naufrage dans la nuit du 17 au 18 mars.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.