Soudan: Darfour - Dans les camps de déplacés, les femmes toujours victimes d'exactions

Des réfugiés fuyant les récentes violences dans la région du Darfour au Soudan s'assoient à l'ombre près de la ville d'Adré, au Tchad.

Près de 2,5 millions de déplacés et de réfugiés du Darfour au Soudan résident, selon l'ONU, dans des camps suite à la guerre de 2003-2004. Depuis la signature de l'accord de paix de Juba en 2020, ils multiplient les appels au pouvoir pour garantir leur sécurité. Ils subissent une recrudescence d'attaques des milices arabes qui commettent à leur égard de multiples violences. En février dernier, l'ONU a indiqué que les atteintes aux droits de l'homme ont touché 316 personnes, dont 31 femmes et 21 enfants durant les trois derniers mois. Récemment, le viol d'une jeune fille de 14 ans, près du camp Delije au Darfour Central, a remis la lumière sur les exactions envers les femmes.

Nour al-Cham, cette jeune fille de 14 ans née dans le camp Delije a été violée par quatre hommes armés, alors qu'elle cherchait du bois, aux alentours du camp. Il s'agissait des membres de la tribu Al-Hozam, selon les militants des droits de l'homme à Delije. Le dépôt de plainte a pourtant été enregistré contre " des inconnus ".

Depuis le début de l'année, au moins 20 cas de viols ont été recensés, indiquent les associations des droits au Darfour. Mais ce chiffre ne reflète pas la réalité. Zobeida, militante au camp de Zelinji (Darfour Central), attire l'attention sur le silence qui entoure ce sujet sensible : certains, explique-t-elle, ne déposent pas plainte par respect des moeurs, d'autres par peur de représailles.

Fatima, membre d'une association de défense des femmes violées dans le camp de Zamzam (Darfour du Nord), assure que les femmes sont également frappées et insultées par les Janjawid, des milices armées par l'État et qui comprennent les forces d'interventions rapides dirigées par le général Hemedti, accusé par les déplacés de soutenir les exactions.

" Ce sont les mêmes crimes commis par les mêmes criminels qui occupent notre terre et avec la complicité du pouvoir " affirme de son côté Adam Regal, porte-parole de la Coordination générale pour les réfugiés et déplacés du Darfour. " L'impunité ne fait qu'encourager les auteurs de ces crimes ", conclut-il.

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