Au Mali, c'est le magistrat le plus médiatisé actuellement pour ses prises de position. Il faut dire que Mohamed Chérif Koné a désormais plusieurs casquettes : magistrat-syndicaliste et surtout homme politique. Il est le coordinateur des organisations " Appel du 20 février pour sauver le Mali " et n'hésite pas à se prononcer sur des questions politiques. Et lorsque ses ex-collègues de la Cour suprême du Mali le rappelle à l'ordre dans un communiqué, il répond et réaffirme ses convictions.
Mohamed Chérif Koné s'en prend de plus en plus dans la presse et à travers les communiqués ses ex-collègues de la Cour suprême du Mali qui l'ont récemment rappelé à l'ordre. Dernière pomme de discorde ? La mort de l'ex-Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga qu'il qualifie de " tragédie judiciaire ". La Cour suprême menace actuellement de le poursuivre en justice. Cela n'empêche pas, ce samedi, le magistrat de déclarer qu'il signe et persiste.
Un de ses condisciples à l'université le qualifie de " magistrat-rebelle ", mais ajoute : " Il est intègre et ne supporte pas l'injustice ". Chérif Koné confie que la justice ne doit pas servir à régler des comptes politiques. Il donne un exemple : Une affaire d'achats d'équipements militaires pour laquelle des mandats d'arrêts internationaux ont été lancés contre des personnalités maliennes. C'est une affaire déjà jugée, une affaire close affirme Chérif Koné.
Le magistrat a aujourd'hui un autre casquette, " homme politique ". Il est le coordinateur général d'une coalition composée d'associations et de partis politiques maliens. Objectif ? se battre avec les moyens légaux pour le retour rapide des civils au pouvoir. Il critique la gouvernance actuelle et sa liberté de ton dérange.
Dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, la coordination des organisations de " l'Appel du 20 février pour sauver le Mali ", dont le premier responsable est Chérif Koné " se dit préoccupée par l'éventualité de la candidature impromptue à l'élection présidentielle du président de la transition ", le colonel Assimi Goïta.