Dakar — Le banquier et ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a été désigné candidat à l'élection présidentielle du 25 février 2024 par des partis politiques et mouvements citoyens avec lesquels il va s'engager publiquement à exercer "une transition limitée à un mandat de cinq ans" en cas de victoire, a appris l'APS dimanche de l'Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT), son parti politique.
M. Mbaye a été choisi pour diriger l'Initiative citoyenne pour la restauration des fondamentaux démocratiques, économiques et financiers du Sénégal.
Il a pris la tête de cette "initiative" lors d'une cérémonie d'investiture, samedi, à Dakar, selon l'instance chargée de la communication de l'ACT.
"La déception vécue" par les Sénégalais "appelle à une réflexion sereine et simple avec pour objectif de ne plus être trompé par des engagements et promesses vite oubliés après l'alternance conquise par tromperie du peuple", affirment M. Mbaye et ses allies dans des documents parvenus à l'APS.
Dès lors, "notre but doit être de bâtir [...] des institutions solides, qui sauront résister aux dérives possibles des régimes à venir. Pour ce faire, la prochaine alternance devra correspondre à une transition limitée à un mandat de cinq ans ayant pour mission de restaurer la démocratie sénégalaise et les grands principes du fonctionnement de notre République", déclarent-ils.
L'ancien Premier ministre et ses alliés disent vouloir gouverner le Sénégal en s'appuyant sur les Assises nationales de 2008-2009. Ils veulent également se baser sur les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI).
La CNRI a été créée par Macky Sall et ses soutiens politiques, dont faisait partie Abdoul Mbaye, après son élection en 2012.
La transition "devra organiser le retour à des fondamentaux institutionnels, économiques et financiers du Sénégal, avec pour matériaux indispensables les conclusions des Assises nationales et les travaux de la Commission nationale de réforme des institutions", affirment M. Mbaye et ses partenaires.
Ils promettent de "restaurer la crédibilité de nos institutions trop souvent mises à mal, durant ces dernières années, par des tripatouillages constitutionnels à visée électoraliste".
"Il faut transformer l'Assemblée nationale en place de résistance à la mal-gouvernance et aux lois scélérates. Il faut également mettre un terme à l'instrumentalisation de la justice pour faire taire les oppositions au régime en place", disent Abdoul Mbaye et ses alliés.
Ils estiment que le futur président de la République et son gouvernement doivent "se montrer impitoyables dans la lutte contre la corruption et l'enrichissement illégal de certaines élites au pouvoir".
Elire de "vrais représentants du peuple" à l'Assemblée nationale
M. Mbaye et ceux qui soutiennent sa candidature sont d'avis que "le pays a besoin de sang neuf, d'un renouvellement des générations, de dirigeants désintéressés et soucieux de l'avenir de sa population".
De même disent-ils avoir mesuré "la nécessité historique de confier l'impérieuse restauration de nos acquis démocratiques, et des fondamentaux économiques et financiers de notre pays, à des citoyens intègres et compétents, désireux de servir leur pays et non de se servir de lui".
Ses soutiens promettent à l'ancien Premier ministre de lui "apporter sans réserve leur soutien", lorsqu"'il s'engagera publiquement à assumer un mandat unique de transition indispensable au redressement économique, social et institutionnel du Sénégal et au rétablissement de la confiance dans le pays".
M. Mbaye s'est engagé à mener "la construction d'une véritable séparation des pouvoirs, fondement de toute réelle démocratie", et à "lutter contre toutes les formes d'injustice".
Il a fait la promesse aussi de veiller à ce que soient élus de "vrais représentants du peuple" à l'Assemblée nationale et de privilégier les "critères d'honnêteté et de compétence prouvées", dans le choix de ses collaborateurs.
"Je renforcerai les bases de nos souverainetés monétaire, alimentaire, sanitaire, sécuritaire et financière", a promis Abdoul Mbaye.
"Vous avez souhaité porter à la tête de votre projet pour un Sénégal reconstruit dans la paix, le rassemblement et la justice [...] un maître-d'oeuvre d'expériences professionnelles nombreuses et réussies, un patriote nourri de justice, qui a exercé [de] hautes fonctions au sein de l'Etat", a déclaré lors de la cérémonie d'investiture le chercheur Ibrahima Thiam, leader du mouvement "Un autre avenir", un de ses alliés politiques.