Malgré un temps maussade et menaçant, Linion Pep Morisien a investi le centre de la capitale, hier le samedi 18 mars, avec son slogan "Mafia au pouvoir". La manifestation pour laquelle Dev Sunnassy avait obtenu l'autorisation de la police a démarré vers 12 h 15 avec une présence fort remarquée d'agents en uniforme et en civil.
Une cinquantaine de personnes s'étaient donné rendez-vous hier près du jardin de la Compagnie, malgré l'avis de fortes pluies. Bien que la police ait ordonné à Linion Pep Morisien (LPM) de ne pas faire usage de porte-voix, certains membres, dont Raouf Khodaboccus, en avaient quand même apporté. Vers 12 h 15, la marche a débuté avec les manifestants scandant "Mafia au Pouvoir". Hommes, femmes et enfants marchaient en binôme avec des banderoles, pancartes et drapeaux. Une banderole, qui a retenu l'attention de plus d'un avec l'inscription "Jugnauth Mafia", était portée par Dev Sunnasy et Raouf Khodabocus en tête. Neena Ramdenee avait la responsabilité de remettre une lettre au Premier ministre.
Alors que la manifestation battait son plein, un manifestant nommé Gaya sera interpellé par la Tornado Squad. La raison avancée par l'inspecteur Raj Sewpaul sera que ce dernier était sous l'influence de l'alcool. L'épouse de Gaya aussi présente à la manifestation était inconsolable. "Pravind kifer pe aret Linion Pep Morisien. Li tromatiz mo zanfan. Pravind Jugnauth to pa paran twa ?", devait-elle déclarer. Autre prise de bec quand le cortège arrivera devant le bureau du Premier ministre. Ivor Tan Yan dénoncera la présence de policiers en civil qui se sont invités dans le cortège. Le calme reviendra après que la police informera Dev Sunnasy que l'affiche portant l'écrit "Jugnauth Mafia" est diffamatoire. LPM mettra fin à la manifestation vers 15 h 30 en promettant une autre vendredi prochain.
Message au PM : "Happy that you have finally realised that the Mafia has permeated the structure of the State"
Dans une lettre que les dirigeants de LPM ont déposée au bureau du Premier ministre hier, les membres se disent ravis que ce dernier ait finalement réalisé que la mafia avait infiltré la structure même de l'État. Ils lui rappellent que ses déclarations ne sont pas nouvelles, car déjà, en 2015, Pravind Jugnauth avait déclaré que la mafia dirigeait certaines institutions du pays et il y a eu sept déclarations similaires depuis. Ils souhaitent savoir s'il a fait des signalements auprès des instances concernées, comme la MRA, l'ICAC et la police et lui demandent pourquoi il n'a pas déposé devant la commission Lam Shang Leen.