Madagascar: Rap - Un espoir renaissant au Karafi

La fièvre du rap, des premiers émois scéniques des pionniers, Da Hopp, Shao Boana et d'autres, s'est fait de nouveau ressentir au Karafi Ankadimbahoaka avant-hier. Sauf du temps de ces précurseurs, le délestage et la pauvreté notoire du pays ne faisaient pas encore partie de l'équation. Etant donné que le rap est souvent un cri alertant du mal social, contre les défaillances d'un système, les injustices des puissants... Alors samedi, l'affiche proposée dans ce lieu désormais qualifié de repère culturel du rap tananarivien, a fait monter Daero Amperora, aux textes brûlants, Map et Parano, du " clan " Maso Bongolava.

A eux trois, il y a un espoir qui renaît dans ce genre, tombé ces derniers temps dans la facilité et les querelles stylistiques et générationnelles. Place à du " boom bap " des années '90 et 2000, une approche souvent liée à la musique textuelle, quelque part rythme préféré du rap engagé. Daero Amparora tire sans hésiter sur les indécences sociales. Sur un de ses titres, " Aleoko misioka ", littéralement " je préfère siffloter " lance-t-il après un déferlement de pics envers la stupeur populaire malgré ce que le malgache subit au quotidien ces derniers temps. Dans la même veine, Map n'est pas moins clément avec le système.

Enfin, une génération qui ose. Comme toujours, même du temps des pionniers, la sonorisation devrait être corrigée à certains moments. Comme toujours, les défenseurs de ce genre musical répètent que le rap conscient, contemporain, mérite d'être bien entendu par les spectateurs et spectatrices présents. Inutile de rappeler l'importance du message dans ce style. Quand Parano, assisté par Raz, un futur grand du mic', montent sur scène, la fièvre grimpe encore de plusieurs degrés. Le gars intègre dans ses lyrics les " îles éparses ", ou encore " parce que t'es le fils d'un député et que t'es intouchable ".

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Il botterait le popotin de toute personne qui oserait rabaisser Madagascar. Il dégaine sur le pédophile qui envie les petites écolières du collège. La panoplie thématique est bien fournie, économie, politique, social, culture, faits divers... Ce rap vient d'une zone rouge où ces rappeurs de Maso Bongolava, dont Parano fait partie, ont réussi à planter leur bêche. Le slogan du clan.

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