Madagascar: Avarabohitra Itaosy - Les partisans de Marc Ravalomanana refoulés par les forces de l'ordre

Le Tiako i Madagasikara s'est heurté une nouvelle fois à l'hostilité des forces de l'ordre.

Terrorisme d'Etat ! Le parti de l'ancien président Marc Ravalomanana a enregistré son énième bras de fer avec les forces de l'ordre ce samedi à Avarabohitra Itaosy. Après quelques heures de heurts, le meeting prévu afin de sensibiliser la population à s'inscrire sur la liste électorale s'est quand même tenu. Le comportement des éléments des forces de l'ordre étaient très vite qualifiés de terrorisme d'Etat par les " Zanak'i Dada ". " Ce qui s'est passé à Itaosy rappelle ce qu'on a vécu en 2002 ", a, quant à lui, avancé Marc Ravalomanana avant de souligner qu' " il ne compte plus se laisser faire malgré les intimidations et les menaces ".

Le spectacle était choquant pour les observateurs. " Dans un pays démocratique, c'est scandaleux de voir autant de violences alors qu'il s'agit d'un rassemblement dans un lieu privé ", nous a-t-on indiqué. Quelques coups de bombe lacrymogène, un militant TIM évanoui, un député maltraité par des éléments des forces de l'ordre, il a de quoi se mettre en colère. " La violence sur la population n'est pas une solution ", a poursuivi l'ancien Chef d'Etat. Après des minutes d'accrochages, la population a pu assister à une joute verbale, durant laquelle les députés TIM et son secrétaire général, Rina Randriamasinoro ont condamné cette brutalité.

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Adhésion

Ces dernières semaines, les autres forces politiques se livraient au " diabe ". Un moment de démonstration de force. Mais, un " luxe " qui n'est pas réservé à Marc Ravalomanana et à ses partisans qui se heurtent systématiquement à l'hostilité des autorités. L'ancien président a pu effectuer une marche avec ses partisans après le meeting d'Avarabohitra. Après Andry Rajoelina à Andoharanofotsy et Siteny Randrianasoloniaiko à Tsiroanomandidy, c'était le tour du numéro Un du TIM de montrer qu'il a l'adhésion de la population. " Cette année, il n'y aura plus d'Andry Rajoelina président. Ce qui s'est passé aujourd'hui montre qu'il a peur de nous ", a-t-on fait noter. Force est de constater qu'avec ce qui s'est produit à Avarabohitra, le régime ne fait que donner l'occasion à Ravalomanana de gagner la sympathie du public.

Après le discours polémique du Chef de l'Etat à Andoharanofotsy et la réponse de Siteny Randrianasoloniaiko, l'événement de ce samedi ne fait qu'envenimer la situation politique déjà tendue. On avance dans une logique d'affrontement. L'issue de la prochaine présidentielle reste incertaine. Les comportements des acteurs politiques durant ces derniers jours ne présagent rien de bon. Des discours belliqueux, des manifestations interdites, ou encore une HCC et CENI mal menées par l'opposition, les ingrédients sont au complet pour une crise avant ou après les élections. Dans un communiqué publié hier, les responsables du TIM n'ont pas manqué d'exprimer leur inquiétude par rapport au contexte politique qui prévaut en ce moment. Ils exhortent ainsi l'Organisation Internationale de la Francophonie à prêter main forte à la Grande Ile pour la préparation des élections à venir.

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