Par un accord passé avec l'État, les pétroliers à partir de cette semaine reprendront le paiement des droits et taxes qui leur incombent. Ce, après des années de bras de fer sur la fixation des prix du carburant.
Affaire conclue. Suite à une rencontre à la primature entre Christian Ntsay, Premier ministre, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des finances, Mariem Sav Saw, actuelle présidente du Groupement des pétroliers de Madagascar, GPM, directrice générale de Total Energies, et Mondher Bouhouche, précédent président du GPM et directeur général de Vivo Energy, un accord a été trouvé pour sortir de l'impasse sur les paiements réciproques.
Il a été convenu par les deux parties que " les pétroliers reprennent dès cette semaine le paiement des taxes sur les produits pétroliers, TPP ". Par le gel des prix à la pompe, du 20 juin 2019 au 11 juillet 2022, et le non-paiement par l'État de leurs passifs, l'écart entre les prix réels et ceux affichés à la pompe, ils n'ont plus acquitté de leurs devoirs fiscaux.
Une semaine plus tôt, comme une sorte de préparation psychologique à cette entente à trouver, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a révélé à l'immeuble Cador d'Ambatonakanga lors de l'annonce de l'octroi de la troisième tranche de la Facilité élargie de crédit, 32,6 millions de dollars par le Fonds monétaire international, FMI, que les arriérés des pétroliers ont été de 1 136 milliards d'ariary pour les taxes, 23 milliards d'ariary pour les redevances du secteur, RDS, et 247 milliards d'ariary au titre du fonds routiers qui fonctionne avec un reliquat de 578 milliards d'ariary.
Bons du trésor spéciaux
Aucune indication, par contre, n'a été donnée sur le montant des passifs des pétroliers et leurs dettes envers la Jirama, faisant l'objet d'une réévaluation. Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a assuré qu' ils vont être " chiffonnés " par des Bons du trésor spéciaux, BTS. La signature dans ce sens va se tenir cette semaine. Suivant les recommandations du FMI, l'État va aussi mettre un mécanisme d'ajustement automatique des prix du carburant dès l'année prochaine. Il s'agit donc de l'application de la vérité des prix tant redoutée par les consommateurs finaux. Comme l'effet déclencheur de la spirale inflationniste. Mais celle-ci est bien présente. 11 ,6 % en janvier contre 10,8 en décembre selon les estimations du FMI. Une situation inévitable par le concours des circonstances dans le monde.
Intervenant sur la chaîne nationale de télévision, dans l'émission " Tsy tompon-trano mihono ", Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a aussi indiqué " que le montant des subventions pour le pétrole lampant, l'an passé, a été de 88 milliards d'ariary, à raison de 1 806 ariary par litre pour une consommation totale de 4 millions de litres ".