L'Assemblée nationale de l'Angola a validé par un vote massif, le vendredi 17 mars 2023, la requête du président Joâo Lourenço relative à l'envoi des troupes angolaises dans une opération de maintien de la paix dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Ce contingent devrait être constitué de 500 combattants.
Très intéressé par le dossier, le Chef de l'Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi, a décidé de se rendre personnellement à Luanda, le samedi 18 mars, en vue de discuter, à huis clos, des détails de l'intervention militaire angolaise en territoire congolais. Selon le service de communication de la présidence de la République congolaise, leur entretien, qui a eu lieu au Palais présidentiel " Cidade Alta ", a duré deux heures. Aussitôt après, le président congolais a regagné Kinshasa.
Officiellement, il était question, pour les deux hommes d'Etat, d'évaluer l'état d'avancement du Processus de Luanda en rapport avec la situation sécuritaire à l'Est de la RDC, dont le président Joâo Lourenço se trouve être le médiateur, suite à sa désignation à cette fin par l'Union Africaine. C'est de rappeler que ce processus de paix a pris du plomb dans l'aile, à cause essentiellement de la mauvaise foi du Rwanda, principal soutien du mouvement terroriste M23, passé maître dans des violations intempestives du cessez-le-feu ainsi que le refus de déposer les armes et de quitter les territoires occupés.
Pourtant ce groupe rebelle ainsi que le régime de Kigali étaient pleinement informés, par les soins du Médiateur Joâo Lourenço, de toutes les résolutions du Processus de Luanda et du mini-sommet d'Addis-Abeba visant la cessation des hostilités dans la province du Nord-Kivu, le cantonnement, le retrait des territoires occupés et l'adhésion impérative du M23 au P-DDRCS (Programme de Désarmement, Démobilisation, Réintégration Communautaire et Sociale).
Les observateurs pensent que la présence des troupes angolaises à l'Est de la RDC, aux côtés de celles du Kenya, du Burundi et de la Tanzanie, dans le cadre de la Force Régionale, pourraient faire bouger incessamment les lignes dans le sens de la fin de l'aventure guerrière du M23 et de Kigali.
On rappelle qu'en septembre 1998, ce sont les militaires angolais, venus en renfort aux FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), qui avaient mis en déroute ceux du Rwanda qui avaient tenté d'occuper la ville de Kinshasa, après avoir effectué un long raid de plus de 2000 kilomètres sur la base de Kitona et réussi à saboter le barrage hydroélectrique d'Inga.