Congo-Kinshasa: Elections 2023 - Violence et exclusion, tactiques politiques sur des cordes sensibles

Lubumbashi, le 17 mars 2023. En jour, l'entité politique " Force du changement (FDC) " mobilise l'opinion nationale contre une catégorie de citoyens qui ne devrait participer que partiellement à la gestion de la chose publique.

Cet argument renforce une certaine opinion katangaise contre des " non originaires " dans la gestion de la Province. Et, le Rwanda l'utilise, afin de justifier son appui aux graves violations des droits humains du groupe terroriste M23, au Kivu. L'IRDH dénonce ces formes d'exclusion et de violence, comme tactiques politiques de conquête du pouvoir politique.

En effet, à Kinshasa, le Président de FDC, TSHANI MWANDIVITA Noël, mobilise ses membres à soutenir son initiative dite "Loi Tshani" visant à "classifier" des Congolais purs, "de père et de mère", contre ceux à " loyauté partagée ", du fait de leurs origines familiales. Il vise de manière particulière, son challenger candidat déclaré à la Présidence 2023, KATUMBI CHAPWE Moïse, né d'une mère congolaise (de la tribu des BaBemba) et d'un père grec, juif séfarade.

A Lubumbashi, l'opinion qui soutient ladite "Loi Tshani" l'utilise pour la classification des Congolais entre "originaires" et "non-originaires". Le sommet de l'Eglise s'y fonde, afin de justifier des réunions des "frères originaires", en excluant des " frères non-originaires ". En témoigne, le remous qui a suivi les contestations contre des nominations dans la territoriale et des querelles qui entourent l'enrôlement des électeurs. Ou encore, chaque fois que des corps sans vie sont découverts dans des sacs en raphia, les services de sécurité n'hésitent pas à comptabiliser des originaires et non-originaires.

Au Kivu, le Rwanda prend le même prétexte fallacieux ségrégationniste, afin de justifier son agression contre la RDC, par l'entremise du groupe terroriste M23. La société civile congolaise, des experts et membres du Conseil de Sécurité de l'ONU, des ambassades occidentales établies à Kigali et Kinshasa, ainsi que la MONUSCO, ont suffisamment documenté des crimes graves qui ont pour objectifs: l'épuration de la population locale et l'exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC. En dépit de ces évidences, les terroristes du M23 cherchent de nouveaux prétextes dans l'enrôlement de leurs membres, en vue des échéances électorales de 2023.

L'IRDH estime qu'il est extrêmement dangereux qu'un individu ou groupe d'individus mobilise, impunément, l'opinion publique contre un autre individu ou groupe d'individus, à cause de ses origines familiales.

De ces faits, l'Institut exhorte le Président de la République, Chef de l'Etat et du Gouvernement, à mettre fin à toutes ces formes de campagne électorale à fond ségrégationniste. Les services de sécurité et de maintien de l'ordre public ont le devoir de lutter contre le discours discriminatoire, avec la même vigueur qu'ils luttent contre la violence dévastatrice des terroristes du M23.

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