La deuxième édition du Salon du livre africain, qui s'est déroulée à Paris du 17 au 19 mars 2023, a fait la part belle aux ouvrages sur le panafricanisme ainsi que sur l'histoire de l'Afrique et les hommes illustres du continent. Mais les nouveaux romans y ont été une des principales attractions.
La deuxième édition du salon du livre africain à Paris s'est clôturée ce 19 mars 2023 après trois jours riches en rencontres, signatures et débats. Avec 60 éditeurs et 200 auteurs africains, le salon était l'occasion de dresser un état des lieux de la littérature africaine dans son expression francophone.
La part belle du salon avait été réservée aux ouvrages sur le panafricanisme, l'histoire de l'Afrique et les hommes illustres du continent comme Mandela ou Franz Fanon. Mais ce sont les nouveaux romans qui ont attiré le plus l'attention du jeune public venu en nombre au salon.
C'est sous la forme d'un roman policier, que l'écrivain congolais Godefroy Mwanabwato aborde dans Ainsi sont faites les lianes, la situation dans l'Est de son pays natal, la RDC. " J'ai choisi de recourir à la fiction, la fiction romanesque, pour peindre l'histoire mouvementée de la République démocratique du Congo, explique-t-il au micro d'Houda Ibrahim. J'estime qu'avec le roman on prend une certaine distance d'avec les faits, tellement les événements que le Congo a connus depuis son accession à l'indépendance et jusqu'à maintenant avec toute cette instabilité à sa partie Est sont des faits difficiles à transcrire. Le recours à la fiction crée une distance et c'est thérapeutique tant pour moi en tant qu'auteur que pour le lecteur qui vit en RDC. Parce que c'est ce public là que je vise en premier lieu ".
L'écriture comme thérapie, c'est aussi le cas de la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, qui signe son quatrième roman Coeur du Sahel. " Rien ne me prédestinait évidemment à être écrivaine et à être ici à faire des dédicaces et à rencontrer des gens, raconte-t-elle. J'étais censée être une bonne femme au foyer, qui se conforme à ce que la société attend d'elle, une femme qui s'est mariée à 17 ans dans un cas de mariage forcé. Le fait de pouvoir en parler, le fait de pouvoir l'écrire, de pouvoir en discuter et de faire en sorte que les choses avancent... Alors oui, je considère que j'ai de la chance et j'espère que toutes les petites filles auront de la chance pour pouvoir réaliser leurs rêves ".
Les Impatientes, son précédent roman, avait obtenu le Prix Goncourt des lycéens en 2020.