Dakar — La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) invite tous les acteurs, notamment la classe politique, à "veiller strictement à ce que leurs actes et leurs discours n'aient pas de conséquences néfastes sur l'accomplissement des missions de l'école".
Le bureau du Conseil d'administration (BCA) a tenu une réunion extraordinaire en vue d'apprécier les répercussions des événements du jeudi 16 mars 2023 sur le droit à l'éducation.
Dans une déclaration, la COSYDEP qui déplore ces évènements, considère que "ces faits ne militent nullement pour le renforcement de la mission d'éducation au civisme, à la citoyenneté et à la démocratie".
Elle rappelle que le contexte pré-électoral, marqué par des tensions surtout entre acteurs politiques, avec son lot de ramifications dans l'espace scolaire, s'est aussi matérialisé par des suspensions de cours et des menaces sur le quantum horaire.
"Ayant très tôt alerté sur la nécessité de garantir le fonctionnement normal des institutions, en particulier celles scolaire, la COSYDEP n'a jamais cessé de prévenir pour une paix sociale et un espace scolaire pacifié", indique-t-elle.
Rappelant les risques de perturbations qui ont souvent jalonné les années d'élections politiques, la COSYDEP relève que les scènes de violence pourraient représenter un risque de traumatisme susceptible de frapper les enfants et les jeunes qui constituent plus de 76 pour cent de la population nationale.
Elle déclare qu'elle avait recommandé "d'épargner l'école des jeux d'acteurs politiques, et continue de manifester son attachement à la préservation de la sécurité de tous les enfants et de leur droit d'étudier dans les meilleures conditions".
La Coalition s'engage aux côtés des organisations de la société civile pour apporter sa contribution à l'instauration de la paix dans l'espace citoyen, conformément à ses missions de veille, d'alerte et de propositions.
Elle relève que l'année scolaire 2022-2023 entame son deuxième semestre dans un contexte social, politique et économique marqué par "un renchérissement du coût de la vie avec des répercussions sur les services sociaux de base tels que le droit à l'éducation, à la santé, à l'alimentation, au transport, à la sécurité, en dépit de la baisse annoncée des produits et services".
La coalition, qui regroupe une cinquantaine d'organisations de la société civile actives dans le secteur de l'éducation dont des syndicats d'enseignants, réaffirme ainsi "sa forte préoccupation pour la quiétude et la sécurité dans les lieux d'apprentissage".
Elle considère que cette période préélectorale doit être "un moment de célébration et d'approfondissement de la démocratie au lieu d'être vécue avec angoisse et stress. L'École ne doit être ni otage, ni victime de quelques contingences que ce soit".
Dans sa déclaration, la Cosydep demande également "aux autorités religieuses, coutumières et associatives ainsi qu'aux porteurs de voix, de faciliter un dialogue politique inclusif, franc et sincère, qui s'impose entre les acteurs pour une décrispation du contexte".
La coalition exhorte les autorités publiques, "en particulier le Président de la République, garant des droits et des libertés individuelles et collectives, à conduire les parties prenantes vers la restauration de la confiance mutuelle'.
Le bureau s'incline devant la mémoire des personnes décédées à la suite de ces événements, pour ensuite souhaiter un prompt rétablissement aux blessés et enfin regretter les diverses formes de violences.
La coalition appeler à relever le "défi récurrent concernant les exigences de prise en charge des enfants hors écoles, de mise aux normes des lieux d'apprentissage et d'amélioration des performances, à quelques mois des examens de fin d'année scolaire et universitaire'.