En Tunisie, près de 500 manifestants ont répondu à l'appel du Mouvement du 25-Juillet, un mouvement soutenant le président Kaïs Saïed pour se regrouper devant le théâtre municipal à Tunis et célébrer le 67e anniversaire de l'indépendance du pays. Leurs slogans sont principalement tournés contre l'ingérence étrangère dans les affaires du pays, à l'heure où l'Union européenne a exprimé des craintes quant à la régression des libertés et la crise économique qui menace la stabilité du pays. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a déclaré, ce lundi 20 mars, que la situation en Tunisie est " très dangereuse " et craint un effondrement de l'économie.
Des pancartes avec le slogan " Non à l'ingérence étrangère " écrit en plusieurs langues : ce lundi 20 mars au matin, les soutiens à Kaïs Saïed, ont exprimé leur rejet de la résolution du Parlement européen votée la semaine passée et qui condamne les dérives du pays à cause de la dernière vague d'arrestations touchant des opposants.
Des accusations que rejette Kawther Kouki, banquière de 34 ans et soutien de Kaïs Saïed : " Ces arrestations ne sont pas aléatoires. Nous ne sommes pas en dictature, ces interpellations se sont faites dans le respect de la loi. Kaïs Saïed n'intervient pas dans le travail de la justice. Si vraiment il avait voulu interférer, il aurait mis tous ces gens en prison dès qu'il a pris le pouvoir le 25 juillet 2021. "
" Il est sur le bon chemin pour moi "
Idem pour les inquiétudes sur la situation économique du pays dont les indicateurs sont au plus bas ; Noureddine, enseignant de 47 ans estime que Kaïs Saïed n'en est pas responsable : " Il est sur le bon chemin pour moi, c'est comme s'il était arrivé dans une maison en sale état et qu'il devait tout rénover, ça prend du temps. Moi, je trouve que c'est bien, il est en train de lutter contre la corruption. On ne peut pas tout changer d'un coup, il y a des lobbies économiques corrompus et difficiles à combattre. "
Noureddine repart dans la foule de manifestants où certains arborent des portraits du président et même des pulls à son effigie. Un soutien sans faille mais qui reste circonscrit, dans la rue, à quelques centaines de personnes.