La justice a ouvert une enquête après des meutres sur un site minier dimanche 19 mars. L'attaque a fait réagir jusqu'au plus haut sommet de l'Etat chinois.
En Centrafrique, la justice a annoncé, ce lundi 20 mars, avoir ouvert une enquête sur le meurtre de neuf Chinois tués dans l'attaque d'un site minier. Les exploitants chinois auraient été exécutés tôt dimanche 19 mars, sur le site d'exploitation de Chimbolo, localité située à 25 km de Bambari au centre du pays.
"Nous avons entendu des détonations et après nous avons vérifié, et effetivement c'est le site d'exploitation minière des Chinois qui se trouve à Chimbolo qui a été attaqué par les éléments des groupes armés", raconte à la DW le maire de Bambari, Albert Matchipata. Il décrit une scène de chaos. "Les corps sont déjà arrivés ici à l'hôpital de Bambari."
Selon le maire, c'est la société minière Gold Kos Group qui gère la mine d'or de Chimbolo. Le lancement de l'exploitation avait eu lieu le 14 mars dernier. Après cette attaque le gouvernement et les rebelles de la CPC se rejettent la responsabilité de ces meurtres. Mais, dans un communiqué publié dimanche, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) nie être derrière ces tueries.
"En regardant de très près le mode opératoire qui a conduit à l'exécution sommaire de ces neuf ressortissants chinois, nous voyons aisément les mercenaires russes et leurs supplétifs, les russes noirs", déclare Simon Serge Bozanga, le porte-parole de la CPC. "Ce sont eux les terroristes et les Centrafricains ne sont plus dupes de leur manipulation. Ce crime odieux cautionné par le président Touadera prouve à suffisance qu'il est une marionnette entre les mains des terroristes de Wagners."
Le gouvernement centrafricain, par la voix de son porte-parole, Ghislain Djori, qualifie lui "d'acte terroriste" ces meurtres qu'il continuer d'attribuer à la CPC. "Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cet acte odieux de la nébuleuse CPC dont l'objectif est de décourager les investisseurs désireux de soutenir les efforts entrepris par le président de la République Faustin Archange Touadera", estime-t-il. Et de poursuivre : "Face à cette situation, le gouvernement prend à témoin l'opinion nationale et internationale, que cet acte terroriste ne restera pas impuni. Les auteurs de cette forfaiture seront traqués jusque dans leur dernier retranchement."
Réaction de Xi Jinping
Des voix s'élèvent également au sein de la classe politique et de la société civile pour condamner cet acte et demander à l'Etat la sécurisation des opérateurs économiques étrangers.
La mort de ces neuf ressortissants chinois est vivement condamnée par la Chine dont le président a demandé ce lundi aux autorités centrafricaines de "sévèrement punir" ceux qui en sont les auteurs. "A l'exception de la capitale Bangui, le niveau de risque sécuritaire dans les autres régions de la Centrafrique est rouge, c'est-à-dire extrêmement élevé", a souligné le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, appelant les citoyens chinois "à évacuer au plus vite" les zones dangereuses. Si les groupes armés ont tendance à kidnapper les Chinois pour exiger le paiement d'une rançon, c'est la première fois cependant que des ressortissants étrangers sont tués de la sorte.