Dakar — La Commissaire chargée du développement humain et des affaires sociales de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Fatou Sow Sarr a appelé lundi à une synergie d'actions pour mieux traiter les questions de restitution des biens culturels africains.
"Au regard des différents enjeux politiques, (...) seule une synergie d'actions, une mise en commun de nos efforts, nous permettra de mieux convaincre nos interlocuteurs sur la nécessité de traiter globalement les questions de restitution des biens culturels africains et non au cas par cas", a-t-elle déclaré.
Mme Sarr s'exprimait lors de la cérémonie d'ouverture d'un symposium international sur les démarches de restitution des biens culturels africains, organisé du 20 au 22 mars au Musée des civilisations noires de Dakar.
"La question de la restitution des biens culturels africains, plus qu'un sujet d'actualité, est devenu de nos jours un sujet hautement politique", a-t-elle souligné.
Elle a rappelé que la question tient à coeur la CEDEAO qui a adopté en décembre 2019 un plan d'actions 2019-2023 sur la restitution de ces biens.
"Cette restitution, a-t-elle encore soutenu, est une opportunité offerte aux Etats membres afin de faire aboutir rapidement les démarches entreprises".
"Le retour de ces biens culturels dans leurs pays d'origine n'est que justice et c'est un exercice mémoriel qui contribue à mieux faire connaitre l'histoire de l'Afrique et sa contribution au progrès de l'humanité", a-t-elle dit, reprenant ainsi une déclaration des chefs d'Etats des pays membres de la CEDEAO.
Ce symposium international qui réunit des experts de la CEDEAO mais aussi de partenaires européens comme africains vise à faire le point sur les démarches de restitutions entreprises et voir comment les harmoniser, a encore dit la commissaire Fatou Sow Sarr.
Le président du comité régional de la CEDEAO, Malam Issa Assoumana, a souligné que cette restitution constitue un des actes du plan d'actions de la CEDEAO sur la question.
"Ce symposium de Dakar constitue une sorte de plateforme qui doit rassembler tous les acteurs y compris ceux européens pour qu'on ait la même compréhension des problématiques du retour des biens culturels en Afrique et qu'on dégage les voies de coopération qui peuvent permettre aux pays africains d'entrée dans leurs droits", a-t-il déclaré.
Selon lui, lorsque l'Afrique se bat pour faire revenir ses biens culturels, elle le fait pour les prendre au sein d'un certain nombre de partenaires qui ne sont pas ici. "C'est pourquoi on les rassemble à Dakar pour discuter", a précisé M. Assoumana.
Il a indiqué que la CEDEAO va évaluer le plan d'actions 2019-2023 et en élaborer un autre qui aura le même horizon temporaire.
Ouvert lundi à Dakar, cette rencontre de la CEDEAO sur la restitution des biens culturels africains prend fin mercredi.
Le symposium va examiner les démarches adoptées et admises d'un commun accord par les Africains et les partenaires européens et voir comment concrétiser la mise en marche de cette démarche.
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow a présidé la cérémonie officielle d'ouverture.