Tunis — La première tranche de la ligne E du réseau ferroviaire rapide (RFR) du Grand Tunis a été inaugurée, lundi après-midi, à la station de Bougatfa (Sidi Hassine Sijoumi) par le ministre du Transport, Rabii Majidi.
La première desserte de cette ligne a quitté la station de Bougatfa à 16h40, transportant vers Tunis, outre les responsables assistant à l'inauguration, des habitants de la région, venus nombreux fêter le lancement de cette ligne qu'ils n'ont que trop attendue.
"Cette première tranche de 9 km à partir de la gare de Tunis (gare de Barcelone) à la station de Bougatfa, couvre 6 stations à savoir "Saida Manoubia " " Annajah ", " Etayaran ", " Ezzouhour ", " Hrairia " et " Bougatfa ", a indiqué le ministre du Transport, dans une déclaration aux médias, à l'occasion de son inauguration.
Et d'ajouter "outre l'installation de la ligne ferroviaire et des ouvrages d'art relatifs à cette ligne, les travaux ont aussi concerné l'installation d'un poste central de commande à la Gare de Tunis équipé des dernières technologies afin de sécuriser le trafic des trains".
Il s'agit également de la construction d'un nouveau tunnel à Saida Manoubia de 280 mètres de longueur ainsi que l'installation d'un atelier de maintenance de trains à Sidi Fathallah et d'une centrale électrique pour alimenter les trains en électricité à Gobaa (La Manouba) ", a-t-il encore précisé.
Selon le ministre, au total, 28 trains d'une capacité de 2408 passagers, ont été acquis pour servir les lignes RFR. Ils permettront de faire la desserte Tunis-Bougatfa en 12 minutes, avec une fréquence d'un train toutes les 7 minutes.
"La sécurité et la sûreté des passagers ont été une condition essentielle et impartiale pour l'entrée en exploitation de cette ligne", a tenu à rassurer le ministre, soulignant que toutes les composantes du projet ont été certifiés par un organisme international de certification ferroviaire (CERTIFER) ayant audité la conformité aux normes de toutes les entités du projet et accordé son certificat de sécurité en février 2023.
Toujours d'après lui, toutes les mesures nécessaires ont été prises pour sécuriser la ligne E en coordination avec le ministère de l'Intérieur. Les citoyens sont appelés à s'approprier ce projet mis en place dans l'objectif de faciliter le transport dans des quartiers à haute concentration d'habitants, et à préserver ses composantes, a-t-il lancé.
"Le travail se poursuit pour la réalisation des autres sections du projet RFR"
Le ministre a également précisé que " la ligne E s'étale dans sa totalité sur 13,4 km. Les travaux de sa deuxième tranche reliant la station de Bougatfa à Essijoumi (sud-ouest de la ville de Tunis) devraient être entamés après la finalisation des procédures d'expropriation foncière et l'actualisation des études relatives à cette deuxième tranche.
Le pojet RFR consiste, dans sa première partie, en la réalisation des des deux lignes E et D d'un coût de d'un coût global de 1217 millions de dinars.
"Les travaux de la ligne D qui devrait relier la Gare de Tunis à la région de Gobaa (gouvernorat de la Manouba) enregistre un taux d'avancement de 82%. Les autorités se penchent actuellement sur le déblocage de la situation au niveau de la Place de Bardo avec les autorités locales " a-t-il déclaré.
" Une fois la situation débloquée, la priorité sera donnée à la réalisation des travaux des autres lignes du réseau RFR (Ligne C : Tunis-Mhamdia (19,5 km)/ Ligne C+F : Tunis PV - Bourgel - Ariana Nord (10,5 km))".
revenant sur les retards et imprévus ayant décalé, à plusieurs reprises le calendrier initial de ce projet dont les premiers travaux ont été lancé en décembre 2010, le ministre a évoqué entre autres, les perturbations sociales en relation avec la révolution, les problèmes fonciers, le retard de transfert des différents réseaux publics (assainissement, électricité, télécommunications et eau potable) outre la crise du covid-19.
La réalisation du projet s'inscrit, selon lui, dans le cadre des priorités du gouvernement concernant le déblocage des différents projets publics en difficultés.
Le RFR est l'un des plus grands chantiers d'infrastructure en cours sur le continent africain. Géré par le ministère du Transport et financé par l'État tunisien à hauteur de 40 %, il est soutenu par plusieurs bailleurs de fonds internationaux, sous forme de prêts ou de dons : l'AFD en tant que chef de file, la Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque allemande pour le développement et la reconstruction - KfW et l'Union Européenne.