Menace de dégât écologique et environnemental en vue à Manapatanana, dans la zone non constructible des mangroves.
La sourde oreille. C'est ce que font les propriétaires de la zone non constructible de Manapatanana. En dépit de la lettre d'arrêt des travaux de remblayage illicite, envoyée par le comité composé de la commune urbaine de Mahajanga, le service de l'Aménagement du territoire (SRAT) la direction interrégionale de l'Environnement et du développement durable de Boeny, ils font fi de la décision des autorités. Ils continuent de remblayer la zone et d'abattre les palétuviers des mangroves. Et c'est surtout dans la nuit qu'ils font leur sale besogne.
Hier, le comité a effectué une deuxième et dernière descente sur place, accompagné d'un huissier de justice pour constater l'ampleur des dégâts et de la dévastation sur place. La première descente sur le terrain a eu lieu le 2 janvier.
" Nous avons épuisé toutes les démarches pour suspendre ces travaux. Trois lettres assignant l'arrêt de ces travaux ont été déjà envoyées par voie de huissier, mais en vain. La présence de l'huissier à cet endroit signifie que nous allons ester l'affaire en justice ", déclare le premier adjoint au sein de la présidence de la Délégation spéciale de la commune urbaine de Mahajanga, Fabien Rabezafy, hier.
Menaces et pressions
" Cette place est une zone tampon non constructible et une zone de mangroves. Elle est protégée. La politique de l'État est de reverdir le pays et de prioriser le reboisement. C'est notre deuxième intervention sur les lieux, nous allons prendre des mesures judiciaires ", ajoute le directeur interrégional de l'Environnement de Boeny, Jimmi Christian Andrianantenaina.
Trois infractions sont constatées dans cette action de remblayage, à savoir le non-respect du plan d'urbanisme directeur de la commune urbaine de Mahajanga, le non-respect de l'arrêté municipal ainsi que le remblai illicite et la destruction des mangroves.
Les forêts de palétuviers sont les lieux de repaire et les nids des crabes et elles sont utiles pour leur développement à Mahajanga. Les mangroves protègent les côtes de l'érosion et des phénomènes météorologiques extrêmes.