Au Sénégal, Ousmane Sonko est revenu sur les conditions de son procès en diffamation du 16 mars 2023 à Dakar. Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, l'opposant y dénonce une " atteinte à son intégrité physique " lors de son trajet vers le tribunal ce jour-là et accuse le président sénégalais Macky Sall d'user d'une " stratégie de la terreur " pour éliminer des adversaires politiques.
Au Sénégal, Ousmane Sonko a fait une déclaration dans la nuit du 20 au 21 mars 2023, après les heurts survenus le 16 mars à Dakar et dans un climat politique très crispé. En plein bras de fer avec le pouvoir, l'opposant, hospitalisé depuis 4 jours, dénonce une " atteinte à son intégrité physique " lors de son trajet vers le tribunal où devait se tenir son procès pour diffamation face au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Il réitère son appel " à la résistance ".
" Les agents de la police m'ont aspergé de liquide extrêmement toxique "
En sweat-shirt, sur un lit de clinique, le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) s'est exprimé en wolof, puis en français, sur ses réseaux sociaux. L'opposant dit " aller mieux ". Il réaffirme avoir été " brutalisé ", jeudi, sur le chemin du palais de justice : " Les agents de la police m'ont aspergé de liquide extrêmement toxique qui produit des effets aussi bien respiratoires, qu'au niveau des yeux, qu'au niveau de la peau, qu'au niveau de l'appareil digestif. Les habits ont été envoyés hors du pays pour les besoins de l'analyse. "
Ousmane Sonko accuse le régime du président Macky Sall d'user d'une " stratégie de la terreur ", pour éliminer des adversaires politiques.
Son parti, le Pastef, avait appelé le 18 mars à une évacuation sanitaire à l'étranger. Option écartée : " Nous faisons confiance au personnel médical sénégalais. La deuxième raison est d'ordre politique. Chers compatriotes, le combat se déroule, ici, au Sénégal. "
Macky Sall réplique dans l'hebdomadaire L'Express
Pour la coalition au pouvoir, cette hospitalisation est considérée comme une " mise en scène ", une " manipulation " de l'opposant pour échapper à la justice.
Dans un entretien paru ce 20 mars dans l'hebdomadaire français L'Express, le chef de l'État affirme : " Aucun individu ne peut bloquer la capitale au seul prétexte qu'il est convoqué au tribunal. ". " Si le Sénégal n'était pas une authentique démocratie, croyez-moi, son sort aurait été réglé depuis longtemps... "