En 2016, deux ans après la faillite de Sénégal Airlines, une nouvelle compagnie aérienne, Air Sénégal.SA, avait pris son envol. Cette nouvelle compagnie a " pour ambition d'être le leader du transport aérien ouest-africain, en s'appuyant sur le HUB régional AIBD (Aéroport International Blaise Diagne) " et se fixe pour mission de desservir aussi bien des lignes intérieures que des lignes internationales.
Dans un secteur très concurrentiel, le nouvel aéroport et la nouvelle compagnie s'inscrivent dans le plan de développement " Sénégal Emergent " et visent à doter le pays d'une " plaque tournante et d'un point préférentiel d'escale technique en Afrique pour les trafics aériens d'Afrique, d'Europe et des Amériques ".
Seulement, depuis sa création, en 2016, la compagnie traverse des difficultés. Notamment des problèmes de trésorerie qui proviennent essentiellement du financement des quatre (04) avions achetés, à savoir deux (2) ATR 72 et deux (2) ATR-A330-900. Du coup, des retards et le non-respect des programmations ont été notés. A cela s'ajoutent des problèmes commerciaux et opérationnels dus à un réseau trop large, des problèmes d'entretien et de maintenance, notamment la mauvaise planification de l'entretien des avions, le manque de pièces de rechange d'avion, l'absence de stratégie globale.
La clientèle n'est pas logée à meilleure enseigne. En témoigne le couac lié au transport de supporters pour la finale de la Coupe d'Afrique des Nations Cameroun 2022. Des artistes Sénégalais ont été également bloqués à Abidjan, pendant plusieurs jours, avant d'être finalement rapatriés par de bonnes volontés. Avec tous ces désagréments, Air Sénégal peine à accompagner de manière dynamique la stratégie étatique de faire du Sénégal un hub aérien sous régional ?
En attendant, il faut rappeler que le ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, Doudou Kâ, avait annoncé la mise place d'un plan visant à redresser la compagnie aérienne Air Sénégal.SA. Ce plan de redressement va avoir trois aspects. D'abord, améliorer la performance opérationnelle ; ensuite, améliorer la performance commerciale et en fin, améliorer également la performance financière pour que la compagnie nationale devienne rentable, en fin 2023. Donc, il est plus que jamais nécessaire de restaurer l'image de cette compagnie aérienne et d'atteindre l'objectif de faire d'elle une référence en Afrique, pour que le Sénégal puisse véritablement réaliser son ambition de devenir un hub aérien pour la sous-région.