Le consortium des organisations féminines du Nord-Kivu a lancé vendredi 17 mars à Goma, dans le Nord-Kivu, le projet " Femmes doyennes et ambassadrices pour la consolidation de la paix ".
Ce projet consiste à mettre en place, au niveau des 18 quartiers de Goma, des noyaux de femmes chargés de lutter contre les messages de haine et la désinformation dans la ville.
La Monusco, qui appuie ce projet à travers son unité Genre, veut mettre en valeur le travail des femmes de Goma dans la construction de la paix. Et plus encore : les amener à agir, chacune dans son quartier, en collaboration avec les cadres de base sur les questions qui touchent à la paix dans leurs quartiers.
Lydie Feza Biringanine est membre du noyau du quartier Keshero. Elle a déjà choisi sa stratégie de travail. " Nous qui utilisons le téléphone, tout ce qui est numérique, il y a des informations qui arrivent. Au lieu de les publier sans les vérifier, c'est mieux de les vérifier avant ou alors les faire parvenir au chef de quartier ", a expliqué la jeune fille.
Selon Folestine Mutsindu, coordonnatrice de l'organisation 'Femmes unies pour le progrès social' (FIPROS), les femmes du Nord-Kivu ont un rôle à jouer dans le rétablissement de la paix. Elle les invite ainsi à prendre conscience de leur pouvoir : " J'appelle les femmes à s'impliquer fortement parce que tout le monde qui est au front, tout celui qui est dans les groupes rebelles, est né d'une femme. Alors agissons fortement pour ramener une paix durable dans notre pays ".
Pour sa part, la cheffe de bureau de la Monusco/Goma, Laila Bourhil, souhaite voir la contribution des femmes dans les efforts de recherche de la paix.
" Reconnaître et capitaliser sur le rôle fédérateur des femmes dans les différents quartiers en tant que mères mais aussi en tant que doyennes et leaders de la paix est essentiel. On le sait, lorsque les femmes sont mobilisées elles peuvent constituer une force génératrice de raison et de stabilité ", a-t-elle avancé.
Et de poursuivre : " Cet engagement aujourd'hui dans les quartiers, c'est un engagement d'urgence, de sensibilisation et d'éducation. C'est faciliter le dialogue entre les communautés et les jeunes, lutter contre les discours de haine et les fausses informations qui visent à diviser et à susciter la violence. C'est également travailler avec les autorités locales pour établir un plan d'engagement continu ".
Ce projet, prévu pour une durée de trois mois, est mis en oeuvre par le regroupement des femmes, dont le Collectif des associations féminines pour le développement (CAFED), Sauti ya Mama Mkongomani, Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles, et Femmes unies pour le progrès social (FIPROS).