Ile Maurice: Intimidation de travailleurs étrangers - Une intervention du ministre Callichurn sollicitée

Une vidéo circule sur la Toile depuis ce week-end. On y voit un Mauricien, responsable d'une entreprise de construction, qui intimide des travailleurs étrangers - Bangladais et Indiens. L'incident a été filmé par l'un des étrangers. Ces travailleurs, des maçons, auraient demandé une meilleure reconnaissance de la part de la compagnie en question. Toutefois, l'employeur a continué à élever la voix. Pour le syndicaliste Fayzal Ally Beegun, c'est une forme de trafic humain, et c'est inadmissible.

Toutefois, une autre vidéo, toujours autour du même sujet, peut aussi être visionnée. Elle montre que les employés veulent travailler pour Rs 2 000 par journée, ce qui s'avère, selon certaines personnes, chèrement payé, alors que les Mauriciens en exigent moins. "C'est une fausse vidéo avec de faux arguments", lâche Fayzal Ally Beegun. "Les travailleurs signent des contrats et il est déjà stipulé le salaire qu'ils percevront. Sauf s'ils font des heures supplémentaires. Ce n'est pas parce qu'ils sont des étrangers qu'il faut les exploiter."

Le syndicaliste rappelle que ces travailleurs, qui ont quitté leur famille pour le nouvel Eldorado, ne pensaient pas que la route était à ce point difficile. Et face au ton utilisé par leur employeur, certains ont préféré retourner dans leur pays, laissant derrière eux leurs rêves de fortune. D'autres ont préféré rester, quitte à subir les foudres de l'employeur.

C'est ce que redoute le défenseur des travailleurs engagés. Mais qu'est-ce qui est reproché aux étrangers ? "Le responsable de la compagnie de construction a exigé qu'ils fassent un travail de trois jours en un jour. Mais les travailleurs ont refusé car ils ne veulent pas bâcler le travail. Il s'en est alors pris à eux, et cela dans un langage abusif." Le syndicaliste a déjà informé le ministère du Travail de cet incident, de même que la Special Migrant Unit. "Je pense que le ministre Callichurn devrait convoquer ce directeur. Et surtout ne pas lui donner de permis pour recruter d'autres étrangers. Je demande aussi au ministre de trouver une solution pour la mutation de ces travailleurs. Car leur sécurité est menacée dans cette entreprise."

Selon les dires des étrangers qu'il a pu contacter, ils auraient même reçu des menaces par rapport à leur repas. "On aurait menacé de ne pas leur donner à manger. On a même enlevé une plaque à gaz qui se trouvait dans leur dortoir." À savoir que 75 travailleurs sont employés par cette compagnie de construction.

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