Dakar — Le débat sur la candidature de Macky Sall à la prochaine élection présidentielle s'installe en force dans les quotidiens parvenus mardi à l'APS, à la suite des dernières déclarations de l'intéressé sur le sujet.
Dans une interview accordée au journal français L'Express, Macky Sall fait un tour d'horizon de l'actualité nationale et même internationale. Il a parlé des violences survenues récemment au Sénégal, de la situation de son principal opposant Ousmane Sonko, de la question de la liberté de la presse et d'autres sujets.
"Le président Macky Sall toutes griffes dehors", affiche par exemple le quotidien Le Peuple, parlant de l'interview donnée par le chef de l'Etat, lequel s'est également prononcé sur la question de sa troisième candidature à l'élection présidentielle.
"Pour cette fois-ci, affirme L'Observateur, le président Sall a entériné juridiquement sa candidature en attendant la lecture politique".
"Macky Sall candidat... sans se déclarer", écrit Le Témoin Quotidien.
Le chef de l'Etat sortant "a déclaré que la question du troisième mandat est déjà réglée par le plan juridique. Selon lui, sa candidature ou sa non-candidature pour un troisième mandat est un débat politique, et les circonstances peuvent l'amener à changer de position", rapporte Le Témoin Quotidien en revenant à son tour sur l'interview du chef de l'Etat.
"Macky Sall se rapproche d'une troisième candidature et prévient" que le pouvoir ne compte pas se laisser intimider sur cette question, note le journal Les Echos.
"Macky Sall fonce", affirme Bès Bi Le Jour. "Macky Sall en quête de sésame !" titre Sud Quotidien, Le Mandat estimant que le leader de l'Alliance pour la République "gère son agenda".
Et ce dernier quotidien d'ajouter : "Pour ceux qui en doutaient, le projet est inéluctable. Fort d'un bilan fort et face à une opposition divisée, le président Macky Sall ne cache plus ses envies de rempiler."
S'agirait-il alors d'un "rétropédalage ?" se demande le quotidien EnQuête, ajoutant que le président de la République "exhume la décision N° 1 C-2016 du Conseil constitutionnel, qu'il interprète à sa guise comme un expert du droit, reniant tout ce qu'il a toujours affirmé, lui, ses [soutiens] et les experts indépendants du droit".
WalfQuotidien parle de "reniement en téléchargement". Il évoque les déclarations de Macky Sall selon lesquelles "ce qu'il avait dit à propos de son deuxième [mandat qu'il disait considérer comme son dernier] n'était qu'une 'conviction du moment'". "Parce que nous sommes en politique", ajoute le journal, citant le président de la République.
"A quel Macky Sall se fier ?" affiche le quotidien Yoor-Yoor, qui note sur sa une les déclarations passées et actuelles du président de la République sur cette question.
"Traque"
Le leader de parti Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, présenté par les médias comme le principal opposant de Macky Sall, "reprend la main", annonce Rewmi Quotidien.
Le journal fait allusion à un message publié par le maire de Ziguinchor (sud) depuis une clinique où il est admis depuis quelques jours, un message dans lequel il "annonce d'autres formes de lutte" contre le pouvoir, "dont la 'désobéissance civile'" et "appelle à 'finir le job'".
Ousmane Sonko avait été admis dans cette clinique après s'être senti mal, le 16 mars dernier, jour ayant été marqué par des manifestations et de nombreux actes de violence, alors que s'était ouvert le procès en diffamation intenté à lui par le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
Il dit avoir été aspergé d'un gaz "très toxique" par les forces de l'ordre, lorsque ces dernières tentaient de le sortir de force de sa voiture, sur le chemin du tribunal.
Ousmane Sonko assure, dans des propos rapportés par Libération notamment, vouloir "rester au Sénégal et [se] battre", alors que se posait la question de son évacuation sanitaire à l'étranger.
C'est la "chasse aux patriotes", une désignation de ses militants, lesquels, selon L'info, sont l'objet d'"une vague d'arrestations à Dakar, Rufisque, Keur Massar, Tivaouane, Dakar, Kédougou, Bignona, Mbacké..."
Le journal Le Quotidien parle d'une "traque" menée contre les manifestants du 16 mars. Il signale que les coordonnateurs de Pastef-Les patriotes à Pikine, Keur Massar (ouest) et Kédougou (sud-est) ont été interpellés.
Une personne a été tuée dans les manifestations survenues lundi à Bignona (sud) entre militants de Pastef-Les patriotes et les forces de l'ordre, selon le même journal.
Le Soleil s'intéresse surtout à l'accès universel à l'électricité. "Le grand bond du Sénégal", où le taux d'accès à l'électricité "était de 80,5 %" en 2021. Il atteint même 96 % en milieu rural, selon ce journal.