Madrid — L'agence de presse espagnole "Servimedia" a jeté la lumière, mardi, sur l'absence de contrôle des fonds d'aide humanitaire destinée aux populations dans les camps de Tindouf, soulignant que plusieurs rapports d'organismes internationaux ont pointé du doigt l'Algérie et le "polisario" pour leur responsabilité dans le détournement de l'aide humanitaire.
Ce constat a été confirmé par un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) en Algérie sur la période 2019-2022, qui fait part de l'"absence" de contrôle direct sur la distribution de l'aide alimentaire générale et le libre accès aux camps, ce qui indique que le "polisario" dispose d'une capacité "limitée" pour assurer le respect des principes humanitaires dans les camps, indique le média espagnol.
Réalisé par une équipe d'évaluation indépendante à la demande du PAM, le rapport "reconnaît également que l'équipe d'évaluation externe indépendante a mené son évaluation dans le cadre de restrictions sévères imposées par le polisario", fait noter la publication.
"Au cours des 45 dernières années, les populations vivant dans les camps ont continué à souffrir d'insécurité alimentaire et de malnutrition, avec des taux élevés d'anémie dus à des pénuries d'aliments frais et variés et à un accès limité à l'eau, et demeurent dépendantes de l'aide alimentaire extérieure", relève le document du PAM, cité par l'agence espagnole.
"Le rapport du PAM fait également état d'une importante négligence de la part de l'Algérie dans la distribution de l'aide", fait observer "Servimedia".
Cependant, soutient l'agence, ce n'est pas la première fois qu'un manque de contrôle de l'aide dans les camps de Tindouf est pointé du doigt.
En 2015, l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) a détecté des failles dans l'aide entre 2003 et 2017 et a mis en évidence l'implication directe du "polisario" dans la vente d'aide humanitaire sur les marchés algériens, mauritaniens et subsahariens avec la connivence de l'Algérie, pays hôte des camps de Tindouf, conclut "Servimedia".