Malgré les dénonciations des défenseurs des droits humains, les parlementaires ougandais ont adopté mardi 21 mars une loi renforçant la criminalisation de l'homosexualité dans le pays.
" Cette assemblée n'hésitera pas à restreindre quelque droit que ce soit, afin de reconnaitre, protéger et sauvegarder la souveraineté, la moralité et la culture de ce pays ", a martelé la présidente de la chambre des députés, Anita Among, à l'adoption de la nouvelle loi anti-homosexualité.
La chambre avait fait salle comble pour les six heures de séance ayant abouti au vote du texte.
La loi a été largement amendée et sa version finale n'est pas encore connue, mais le projet débattu prévoyait des peines renforcées, jusqu'à 10 ans de prison, en cas de relation homosexuelle, ou même de revendication LGBTQ+. Le chef de l'État Yoweri Museveni a 30 jours pour la promulguer : il avait qualifié la semaine dernière les homosexuels de " déviants ".
C'est pourtant un député de son parti, Fox Odoi, qui a mené l'opposition à ce projet, qualifiant certaines dispositions de contraires à la Constitution.
L'homosexualité est interdite en Ouganda depuis l'époque coloniale, mais selon l'AFP, le pays n'a jamais connu de poursuites pour des actes homosexuels consentis. En 2014, un texte du même acabit avait été voté puis promulgué par le président Museveni, avant d'être bloqué par la justice. Il prévoyait une peine de prison à vie pour les homosexuels.