Dakar — Le Sénégal doit "aller vite" avec des stratégies innovantes pour réduire la mortalité maternelle et néonatale à sept ans de l'année 2030, l'horizon fixé pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), a soutenu, mardi, le Professeur Ousmane Ndiaye, chef du service pédiatrie de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
"A sept ans des Objectifs de développement durable, il faut aller vite pour réaliser ces objectifs avec des stratégies innovantes", a plaidé le Pr Ndiaye.
Il intervenait lors de célébration du 10ème anniversaire de l'appel à l'action pour la Survie de la mère et de l'enfant organisé par la Direction de la santé de la mère et de l'enfant du ministère de la Santé et de l'Action sociale.
"Il y a des progrès qui ont été faits entre 2010 et 2019. Il ne s'agit pas de dire que nous avons fait des progrès, mais que nous pouvons mieux faire en nous mobilisant tous autour de nos objectifs communs", a-t-il insisté.
Cette cérémonie, il a indiqué, "permet de s'arrêter et de faire le point, l'état des lieux de ce qui a été fait en termes de politiques et d'activités au niveau opérationnel pour arriver à se rapprocher des objectifs pour lesquels nous nous sommes engagés en tant que pays".
Le Pr Ndiaye a rappelé que le Sénégal s'était engagé à maintenir le taux de mortalité en dessus de 70 pour 100 000 naissances vivantes, le taux de mortalité infanto-juvénile en dessus de 25 pour 1000 naissances vivantes et le taux de mortalité néonatale en dessus de 12 pour 1000 naissances vivantes.
Selon lui, "beaucoup de stratégies ont été développées pour réduire la mortalité et la morbidité maternelle".
Il a affirmé que le Sénégal fait face à beaucoup de défis en termes de réduction de la mortalité maternelle et néonatale et infanto-juvénile.
"Nous avons beaucoup de demandes en ressources humaines et très peu en offres. Nous avons très peu de ressources humaines qualifiées. Pour réduire ces mortalités, il faudra un personnel qualifié", a-t-il précisé.
L'autre défi, a-t-il signalé, concerne la disponibilité des infrastructures. "Il faut que les infrastructures soient très près des populations. Tout a été fait pour que les infrastructures de santé soient mises partout où le besoin se fait sentir", a-t-il dit. "Donc, c'est encore un goulot d'étranglement que l'on ne peut pas régler tout de suite", a-t-il relevé.
Le docteur Fanding Badji, venu représenter le ministre de la Santé, appelle lui à devenir "plus audacieux et faire plus d'innovations dans nos interventions".
Il dit espérer que "l'analyse des progrès réalisés et des gaps contribuera fortement à nous amener à prendre des décisions stratégiques, à allouer des ressources suffisantes et adéquates pour élaborer des politiques fondées sur des données probantes".