Sénégal: Le secteur privé déplore sa faible implication dans l'exécution du PSE

Dakar — Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Adama Lam, a relevé, mardi, à Dakar, la faible implication du secteur privé dans l'exécution du Plan Sénégal émergent (PSE) et a demandé aux pouvoirs publics de faire de l'industrie une priorité dans l'exécution de ce plan national de développement.

"Le secteur privé n'est pas suffisamment pris en compte dans l'exécution du PSE [...] L'Etat fait des efforts mais ce n'est pas suffisant", a soutenu M. Lam.

S'exprimant à l'ouverture de la revue annuelle du PSE, il a réclamé des "concertations franches" entre l'Etat et le secteur privé, dans l'exécution du Plan Sénégal émergent surtout.

"Il est temps de parler des réformes. Nous ne prenons pas suffisamment de recul pour parler des réformes [...] Il faut que nous soyons beaucoup plus concrets dans ce que nous faisons", a ajouté le président de la CNES.

Il intervenait à la réunion d'évaluation du PSE au nom du secteur privé sénégalais.

"La séance a été importante. Il y a eu des présentations claires et courageuses, qui ont permis de mettre le doigt en même temps sur ce qui marche et ce qui ne marche pas. La démarche inclusive du BOS est importante", a souligné Adama Lam.

"L'industrie est une donnée incontournable pour donner du travail à nos jeunes. Ce qui a été fait dans les projets et programmes du PSE est important. C'est bien. Mais les emplois de masse ne peuvent être obtenus que par l'industrialisation", a ajouté M. Lam.

Il souhaite que "le secteur privé national prenne une part importante" dans une économie qui privilégie l'industrie. "Il doit y avoir une complicité entre l'Etat et le secteur privé."

"C'est l'industrie qui va nous sortir des difficultés"

Selon le président de la CNES, plus de 200.000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail, une main-d'oeuvre que "l'Etat ne peut pas [...] absorber".

"Il faut que le secteur privé puisse aider à offrir des emplois aux jeunes, avec des réalisations individuelles, sous forme d'entrepreneuriat, et la mise en place d'industries dans l'agriculture et les autres secteurs où nous avons des potentialités de substitution des importations", a-t-il proposé.

"Il faut aussi que nous arrivions à nous nourrir nous-mêmes, avec nos propres moyens. C'est important. Nous ne pouvons pas continuer à avoir un déficit aussi important en riz, alors que nous avons des terres arables et une population dont les 65 %, voire 70 %, sont des jeunes", a souligné Adama Lam en présence de représentants des pouvoirs publics, dont le directeur général du Bureau opérationnel de suivi du PSE, El Ousseyni Kane.

Le Sénégal a besoin de "champions nationaux" en industrie, a-t-il dit. "C'est l'industrie qui va nous sortir des difficultés [...] L'Etat doit prendre à bras-le-corps la question de l'industrialisation. L'industrie est une voie à explorer en profondeur."

Le pétrole et le gaz, dont l'exploitation va démarrer cette année au Sénégal, selon les autorités du pays, ne sortiront pas l'économie sénégalaise de ses difficultés, a prévenu M. Lam. "Nous avons tous de l'espoir en raison du pétrole mais il ne résoudra pas nos problèmes [...] Une économie ne marche que lorsque tous ses secteurs vont ensemble", a-t-il dit.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.