Les résultats des élections sénatoriales seront officiellement publiés ce jeudi 23 mars 2023. Le Conseil constitutionnel a vidé le contentieux post électoral hier, mardi, en rejetant tous les recours introduits par l'opposition.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais ( RDPC), parti de Paul Biya, remporte les 70 postes de sénateurs en compétition. Le Cameroun, depuis une vingtaine d'années, retourne, comme inexorablement, vers le parti unique. Une montée en puissance favorisée par le refus du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ( MRC) de Maurice Kamto, de prendre part aux élections législatives et municipales de février 2020. Il est évident que seul le MRC avait la capacité de dégraisser la majorité obèse du parti au pouvoir.
Selon la Constitution camerounaise, le président de la République doit nommer 30 sénateurs, afin de porter le nombre total des membres de la Chambre haute du parlement à 100, soit 10 sénateurs par région. C'est donc en "mendiants", que les opposants camerounais, notamment le SDF de Ni John Fru Ndi, le PCRN de Cabral Libii, l'UNDP de Bello Bouba Máigari, le MDR de feu Dakolé Daïssala, l'Andp d'Amadou Moustapha ou encore le FSNC d'Issa Tchiroma Bakary, scruteront une grâce de Paul Biya. Aussi siégeront-ils plus que jamais, sans gloire et toute honte bue, au sénat, faute d'avoir obtenu un siège à l'issue des élections.
Retour au parti unique
Lors des élections sénatoriales de 2013, le RDPC avait remporté 55 sièges, avant de monter encore en puissance cinq ans plus tard, avec 63 sénateurs élus. Cette fois-ci, en 2023, le RDPC a réduit l'opposition à un simple caution de légitimité démocratique, en raflant les 70 postes de sénateurs en compétion. Chose évidente pour un parti politique qui contrôle 316 communes sur les 360 que compte le pays. Constitué de plus de conseillers municipaux, conseillers régionaux et chefs traditionnels le corps électoral des élections sénatoriales était acquis au RDPC de Paul Biya.