Profitant des difficultés d'interventions des autorités locales sur le site aurifère de Marokoro (Maevatanàna), des exploitants illicites chinois s'en donnaient à coeur joie.
Les autorités locales se trouvent souvent démunies face aux exploitants, raison pour laquelle l'exploitant aurifère illicite sur le site à Marokoro dans le district de Maevatanana opérait ouvertement. En effet elles ont eu des difficultés à surveiller les sites et à avoir les informations nécessaires sur les autorisations d'exploitations et d'autres paperasses exigées de la part des exploitants chinois. Cependant, le risque de pot-de-vin n'est pas à écarter " rapporte un membre de la société civile sur les industries extractives. D'ailleurs, il manque cruellement de ressources humaines sur terrain.
Dans cette zone, la Direction interrégionale des mines et des ressources stratégiques de Mahajanga se charge de trois régions à savoir Betsiboka, Sofia et Boeny. De plus, le démembrement du ministère en charge des mines le plus proche du site se trouve à Maevatanana, via le bureau d'administrations minières, qui s'occupe d'une superficie de près de 10.000 kilomètres carrés, au sein de laquelle une seule personne travaille. " Ce qui complique les tâches des fonctionnaires lors d'interventions, on perd du temps dans l'attente des instructions qui passent au niveau de la hiérarchie et des moyens d'exécution " continue notre interlocuteur.
Convention de Minamata
Informé par des sources locales, le ministère des Mines et des Ressources stratégiques (MRS) a chargé la police des mines de se rendre sur le lieu. " Personne n'a été au courant de la mission afin d'éviter la fuite d'informations qui pourrait bénéficier aux exploitants auteurs des infractions ", affirme une source auprès du MMRS. À en croire les analyses d'un technicien auprès du ministère, le site d'exploitation aurait tourné depuis plusieurs mois avant que les autorités ne soient intervenues. D'ailleurs, une enquête est ouverte autour de cette infraction minière, dont les résultats permettront d'élucider l'implication ou non des autorités locales en tant que complice dans cette affaire selon la même source.
Le recours à l'utilisation de mercure a été constaté sur place, cependant prohibé dans l'extraction aurifère par la Convention de Minamata ratifiée par Madagascar. En effet, cette substance est toxique pour les systèmes nerveux, digestif et immunitaire et peut être fatale à travers l'ingestion, l'inhalation et même le contact avec la peau. Parmi ses principales dispositions, la Convention de Minamata prévoit notamment l'interdiction de l'utilisation du mercure dans les procédés de séparation de minerai et le contrôle du secteur informel de l'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or.