Rivo N. G. Ranaivomanana est le commandant d'un ferry qui a fait naufrage aux larges du Gabon, le 9 mars. Depuis, il y est en détention "pour enquête".
Esther Miracle. Tel est le nom du ferry qui a fait naufrage à quelques encablures du Gabon, le 9 mars, peu après 3 heures. Un navire mixte de fret et de transport de passagers dont le commandant est un Malgache. Selon les informations partagées par des ressortissants malgaches qui résident dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest, son nom est Rivo Noelson Gabriel Ranaivomanana.
Ayant survécu au drame, il est toutefois en détention depuis le 9 mars. Il fait partie de trente-trois personnes mises en cause et placées en "garde à vue", par la justice gabonaise. Selon des journalistes locaux, la liste des personnes mises en cause, gardées à vue, s'est réduite au fil des jours. Seulement, les responsables de la compagnie armatrice du ferry et son commandant, le ressortissant malgache donc, sont parmi ceux qui sont toujours en détention.
Appartenant à l'armateur Royal cost marine (RCM), l'Esther Miracle, inauguré en novembre, fait la liaison Port-Gentil, une ville portuaire du Gabon, à Libreville, sa capitale. Le 9 mars, peu après 3 heures, le navire a coulé. Les chiffres officiels rapportent que cent-soixante-et-uns passagers étaient à son bord, plus les membres d'équipage. Jusqu'ici, les corps de vingt-quatre victimes ont été retrouvés. Treize personnes sont toujours portées disparues.
Affaire d'État
Au Gabon, le drame prend des ampleurs d'une affaire d'État. "C'est la première fois qu'il y a un drame avec autant de morts dans les transports maritimes au Gabon. Il révèle les failles larvées de ce secteur et l'Etat veut se montrer intransigeant et veut des sanctions exemplaires", explique un journaliste gabonais. La présidence de la République gabonaise a effectivement fait une déclaration quelques heures après la tragédie.
Des responsables du transport et de la marine marchande ont été relevés de leur fonction, le ministre gabonais des transports a démissionné, les activités de l'armateur RMC sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. Et il y a les personnes gardées à vue, dont Rivo Noelson Gabriel Ranaivomanana. Avec d'autres personnes, il serait "gardé à vue", dans les locaux de la direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire, communément appelé B2.
Une situation qui a alerté la communauté malgache qui réside au Gabon. "J'ai pu discuter avec lui au téléphone quelques heures après qu'il ait été ramené à Libreville. Il m'avait alors dit qu'il était bien traité, bien soigné et qu'il mangeait bien. Ce qui m'a inquiété c'est que je n'ai pu à nouveau le joindre que trois jour après. C'était juste une discussion de quelques minutes pour me demander d'expliquer la situation à sa famille, de lui envoyer des vêtements de rechange. Nous n'avons pas non plus l'autorisation de lui rendre visite", témoigne un autre ressortissant malgache au Gabon.
"Nous avons aussi demandé à un prêtre malgache d'aller lui rendre visite, mais le religieux n'a pas non plus été autorisé à le voir", ajoute la source. Les autorités gabonaises exigeraient "des documents officiels", pour pouvoir lui rendre visite. L'absence de représentation diplomatique malgache au Gabon complique la démarche de la diaspora locale. Il n'y a plus de consul également.
En dernier ressort, un préposé par les Malgaches qui résident au Gabon a contacté l'ambassade sise à Addis-Abeba pour l'alerter sur le cas de Rivo Noelson Gabriel Ranaivo-manana. Affaire à suivre.