Organisée par La Fondation Zacharie Bababaswe, FOZABA, la conférence sur l'état des lieux de la situation des femmes des médias de l'Afrique francophone s'est tenue du 20 au 21 mars 2023 à l'hôtel Pullman de Kinshasa sous le thème : " harcèlement sexuel dans la sphère médiatique " . Marraine de cette activité, la présidente de La FDNT Denise Nyakeru Tshisekedi a ouvert ces assises avec un discours émouvant où elle a appelé les professionnels des médias, particulièrement les femmes, à dénoncer, informer et accompagner les victimes de ces atrocités dans leur milieu professionnel.
Étant celle qui milite sur les violences basées sur les genres qui est l'un des axes de sa Fondation, la première dame de la République a peint tracé un tableau sombre de ce que subit à longueur de journée la femme ou jeune congolais dans son milieu socioprofessionnel. "Comme la pauvreté, le harcèlement sexuel prend tristement un visage féminin. Peu importe le secteur socioprofessionnel, la femme ou la jeune fille subit, encore une fois, très souvent impuissante, l'avalanche des pratiques odieuses et tout aussi subtiles du harcèlement sexuel. Un compliment par-ci, un geste déplacé par-là, une blague, une menace, une remarque discriminatoire ou encore un chantage savamment placé dans une situation de prise de décision, où il n'est laissé que le choix du "OUI " sous la contrainte, telles sont ces formes et méthodes que nous devons dénoncer systématiquement car elles avilissent la femme et la rendent encore plus vulnérable. Elles l'exposent à d'autres maux et perpétuent ainsi le cycle interminable de la pauvreté. Encore faudrait-il que le harcèlement soit dénoncé ", a-t-elle démontré.
Tournant vers les femmes des médias en général et des influenceuses des médias sociaux en particulier, l'épouse du chef de l'Etat les a appelé à prôner le respect et l'éthique de la déontologie.
"J'aimerai donc à cet effet, faire une incise sur les nouveaux métiers d'influenceurs, aujourd'hui encouragés par l'émergence des médias sociaux. Il s'agit notamment, des femmes influenceuses des médias sociaux tels TikTok, YouTube, Facebook, Instagram, etc. dont le rôle et l'impact au sein de notre opinion ne sont plus à démontrer. Malheureusement, ce nouveau segment des médias ne dispose à ce jour d'aucune régulation.
Il revient donc encore aux professionnels des médias l'obligation d'éduquer et d'être des modèles ; ce n'est pas la recherche du buzz qui valorise. Communiquer est un art et également un métier. Prônons par conséquent l'éthique et le respect de la déontologie exigée par la profession. La vraie influence que vous aurez sera celle qui conduit à la construction de l'Homme, respectueux de soi-même, de son prochain et de son pays.
Je voudrais m'adresser particulièrement aux TikTokeuses, Youtubeuses et autres influenceurs des médias sociaux : Être influenceur ou Influenceuse est une énorme responsabilité. Je vous exhorte d'intégrer les valeurs et l'éthique dans les contenus de vos communications car notre société de demain ne se construira pas sans vous ", a lâché Denise Nyakeru Tshisekedi.
La journée s'est terminée par des panels où plusieurs professionnels des médias et partenaires de la dite conférence ont exposé sur ce sujet qui touche la femme congolaise et africaine.